Responsable institutionnel du traitement et de la valorisation des déchets, notamment en Île-de-France (dans le Sud-Yvelines et en Essonne), le Sitreva (Le Syndicat intercommunal pour le traitement et la valorisation des déchets) a réussi à limiter à 12 % la part de ses déchets admis en installations de stockage en 2020.
Le syndicat cherche aujourd’hui des solutions techniques innovantes permettant de réduire encore ce taux. Face au manque de filières de recyclage matière direct de certains déchets, notamment certains plastiques et caoutchouc, il s’est questionné sur les possibilités de recyclage et de valorisation énergétique de ces matériaux.
La pyrogazéification des déchets pourrait en faire partie. Le syndicat a donc souhaité évaluer les opportunités de développement d’une unité de valorisation par pyrogazéification des déchets produits sur son territoire (plastiques et caoutchouc notamment), à travers la réalisation d’une étude de faisabilité. Le gaz ainsi produit pourrait notamment être injecté dans le réseau de distribution de gaz exploité par GRDF. Il faut dire que l’entreprise publique a pour ambition d’acheminer, à horizon 2050, un gaz 100 % d’origine renouvelable.
Le principe de la pyrogazéification
Comme la méthanisation, la pyrogazéification repose sur le processus naturel de fermentation des déchets. Procédé thermochimique à haute température, la pyrogazéification consiste à chauffer les déchets à plus de 1000 degrés en présence d’une faible quantité d’oxygène. En dehors du résidu solide, l’ensemble du déchet est ainsi converti en gaz.
Ce procédé correspond à la production de biométhane de deuxième génération. Il viendra compléter le procédé de la méthanisation traditionnelle, en permettant de traiter les déchets résiduels secs non fermentescibles, souvent destinés à l’enfouissement ou l’incinération, pour produire un gaz renouvelable (ou de synthèse) injectable dans les réseaux de gaz existants. Autre avantage, rejets atmosphériques de cette activité sont significativement moindres que la combustion, contribuant ainsi à l’objectif de diminution de la quantité de déchets enfouis définis par la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (– 50 % d’ici 2025). Les premières unités de ce type devraient apparaitre dès 2023.