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Un institut du psychotraumatisme de l'enfant

Les Yvelines et les Hauts-de-Seine vont lancer un institut du psychotraumatisme de l'enfant. Les deux Département souhaitent s'engager pour la prise en charge précoce des problèmes de santé mentale chez les enfants. Il s'agit en effet d'une compétence non obligatoire.
Docteur Jean-Marc Benkemoun
© CD 78 N. Duprey - Docteur Jean-Marc Benkemoun

Société Publié le ,

« Il faut actualiser le schéma actuel en matière de protection de l'enfance date de la Seconde Guerre mondiale. On ne fait plus face à des orphelins, mais à des familles dysfonctionnelles. D'autre part, l'aide sociale à l'enfance reste orientée sur la prise en charge matérielle. Cela ne suffit plus. Il nous fallait un outil », souligne Pierre Bédier, président des Yvelines. Le centre, également porté par le centre hospitalier de Versailles, connaitra une montée en charge progressive à partir de l'année prochaine.

Durant les trois années précédentes, une équipe projet resserrée a réalisé un diagnostic. Ses conclusions ? « Sur le territoire, la détection du psycho-traumatisme est trop rarement effectuée et lorsqu'il est identifié il est souvent trop tard. L'attente pour une consultation est évaluée entre six et neuf mois », a détaillé le docteur Jean-Marc Benkemoun, pédopsychiatre au centre hospitalier de Versailles et copilote du projet. Si ces situations peuvent survenir dans le cadre familial, elles peuvent également découler de causes extérieures (catastrophe naturelle, attentat, accident de la route...).

Pour y remédier, la prise en charge de l'institut se veut « globale, continue, pluridisciplinaire, coordonnée » et pourrait potentiellement toucher
12 000 enfants, confiés ou non à l'Aide sociale à l'enfance.

Le siège l'institut prendra place à Versailles, dans les locaux de l'ancien Institut de formation sociale des Yvelines. Les interventions, « au plus près du lieu de vie », s'appuieront sur les acteurs médico-sociaux de terrain, à qui est confiée l'évaluation de premier niveau, ainsi que la prise charge de l'enfant, suivi par un binôme associant référents de l'institut et de terrain. Leur formation, jugée insuffisante, constituera l'un des premiers volets lancés en 2021 avec le recrutement d'une équipe dédiée (éducateurs, infirmiers, psychologues...).

Thérapies cognitivo-comportementales, EMDR, hypnose, jeux de rôle, art thérapie, médiation animale... Les approches dites “par le corps” seront privilégiées. Un pôle de recherche sur le psychotraumatisme sera également lancé pour « créer des ponts entre la science et la pratique et implémenter les connaissances les plus récentes ».

Les trois acteurs (les deux départements et le centre hospitalier) seront réunis au sein d'un groupement d'intérêt public par le biais d'une convention. Les collectivités financeront le projet à hauteur de cinq millions d'euros par an chacune, avec l'objectif d'en faire un centre de référence sur le plan national et international.

« C'est un investissement que nous récupérerons, j'en suis certain, en réduisant par la guérison du psychotraumatisme, le nombre et la durée des placements », estime Pierre Bédier. n

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