«Comme l'intelligence artificielle, la microélectronique, les technologies de la santé, l'énergie ou le spatial, les technologies quantiques font partie de ces quelques clés du futur que la France doit absolument avoir en main », a lancé Emmanuel Macron, à l'occasion de ce discours prononcé au Centre de nanosciences et de nanotechnologies du plateau de Saclay.
« La technologie quantique nous a déjà donnés des applications dont nous ne pouvons plus nous passer : le transistor, le laser, le GPS les LED... Mais sommes aujourd'hui au cœur d'une deuxième révolution où tout s'accélère », a indiqué le président de la République, ajoutant que des problèmes-clés, voire insoluble aujourd'hui, pourraient être résolus grâce à ces technologies. Temps de calcul réduit, capteur quantique permettant la navigation sans GPS, lutte contre le réchauffement climatique, ou encore développement durable de la production agricole... Ces technologies pourraient « radicalement changer la donne » et devenir « les armes les plus puissantes jamais conçues pour lutter contre les crises sanitaires. »
Dans le domaine industriel, la technologie quantique pourrait offrir des outils de simulation inédits. Des applications en matière de défense, de lutte contre la cybercriminalité sont également sur la table. L'informatique quantique ne sera toutefois pas le remplaçant de l'informatique classique, mais plutôt un complément.
Un plan « massif »
Pour mener à bien tous ces projets et notamment éviter la fuite des talents hors du pays, des moyens financiers sont nécessaires. D'où l'annonce, par Emmanuel Macron, de ce plan jugé
« massif » et doté au total de 1,8 milliard d'euros sur les cinq prochaines années. Il fait suite au rapport sur “l'état des lieux de l'informatique quantique française” remis début janvier par la députée Paula Forteza, qui a formulé ses recommandations.
Le Gouvernement vise plus concrètement plusieurs objectifs : la mise à disposition de nouveaux moyens pour les chercheurs, y compris sur la formation, mais aussi pour les start-up et les industriels, le développement de l'informatique quantique, ainsi que des investissements dans toutes les technologies autour du quantique (communications, capteurs, cryptographie).
Selon l'Elysée, la France dispose, par ailleurs, de nombreux atouts : de grands laboratoires d'excellence, dont certains récompensés par des prix Nobel, une large communauté d'entreprises et d'industriels, ainsi qu'un premier fonds dédié aux technologies quantiques. « Pour moi, Saclay est véritablement l'illustration de ce que nous pouvons réussir collectivement », a conclu Emmanuel Macron.
Le président de la République à l'écoute des étudiants
Face à la multiplication des témoignages d'étudiants en détresse, Emmanuel Macron a souhaité échanger directement avec certains d'entre eux, sur le campus de Paris-Saclay.
« J'ai pu dire qu'il n'était pas facile d'avoir 20 ans en 2020. Je ne suis pas sûr que ce soit infiniment plus simple en 2021. Ce ne sont pas que des mots, je considère que j'ai aussi un devoir à l'égard de vos générations. » Précarité, détresse psychologique, difficultés financières... La crise sanitaire a frappé de plein fouet le monde étudiant. Issus de différentes filières universitaires, une dizaine de jeunes, notamment issus de Paris-Saclay, ont pu en témoigner directement auprès du président de la République. « Ma volonté, c'était que nous ayons une discussion la plus franche possible, qu'il n'y ait pas de tabou », a-t-il lancé.
Gaêl Dupire, vice-président étudiant de l'université de Paris-Saclay, n'a pas manqué de le rappeler d'emblée, « si les services du Crous et des universités se sont mobilisés rapidement, pour amortir le choc, désormais cela ne suffit plus ». Les jobs étudiants se font désormais rares et le paiement des loyers se complique. Enzo, étudiant à Nanterre, a également constaté l'augmentation de la précarité dans les résidences universitaires. « De plus, les examens en distanciel commencent à peser. Il est très dur de passer ses diplômes dans un neuf mètres carrés, et de devoir se serrer la ceinture pour manger à la fin du mois », a-t-il témoigné.
Trois mesures phares
« On reste dans une période d'incertitude, je ne vais pas vous mentir, je ne sais pas comment l'épidémie va évoluer et quelles seront ses contraintes à l'avenir », a ensuite confié Emmanuel Macron, après avoir écouté plusieurs témoignages. « Le retour à la normale ne peut pas être envisagé au deuxième semestre. Mais comme vous j'ai été marqué par ces témoignages. Quand on voit les étudiants aller à l'aide alimentaire, on se dit qu'il y a un problème », a-t-il assuré, indiquant qu'une série de mesures allaient être prises rapidement. D'abord, concernant l'aide alimentaire, le Gouvernement souhaite permettre à tous les étudiants (y compris internationaux et non-boursiers) qui le demandent, d'avoir accès aux deux repas des restaurants U à un euro par jour.
En complément, Emmanuel Macron a annoncé la possibilité pour les étudiants de se rendre à l'université dans la limite de 20 % de leur temps. « Vous avez vécu une année totalement atypique. Ce qui est vrai, c'est qu'il y a une forme d'injustice : ceux en classe prépa ne sont pas réduits au distanciel à plein et un jeune qui bosse à la possibilité de revenir au bureau une fois par semaine. Vous avez les mêmes besoins, il faut que vous ayez les mêmes droits », a-t-il estimé. Enfin, concernant les aspects psychologiques, le président a annoncé le lancement d'un chèque pour permettre aux étudiants de consulter un thérapeute sans avoir à avancer les frais.