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INTERVIEW

«Refaire de la CCI 78 un acteur incontournable du développement»

Guillaume Cairou et Magalie Carré-Migliore se présentent aux élections consulaires, qui se tiennent jusqu'au 9 novembre.
«Refaire de la CCI 78 un acteur incontournable du développement»

Économie Publié le , Propos recueillis par Quentin CLAUZON

Entrepreneur depuis ses 18 ans, Guillaume Cairou est à la tête de Didaxis, une entreprise versaillaise spécialisée dans le service aux indépendants. Cette ETI emploie aujourd’hui plus de 1 000 salariés partout en France, dont une centaine dans les Yvelines. Notamment sensible à la voix des quartiers, de par son parcours, le candidat se présente aux côtés de Magalie Carré-Migliore, commerçante, pour défendre les couleurs de la liste d’union UNIPEC-Ensemble pour les Yvelines aux élections consulaires, qui se tiennent jusqu’au 9 novembre. Pour l’UNIPEC, « la CCI Versailles-Yvelines doit être repensée pour remplir au mieux ses missions traditionnelles et en accepter de nouvelles, en vue d’agir au quotidien pour les entreprises, leurs salariés et donner un nouvel élan à notre territoire ».

S.I.D.F. : Comment se compose votre liste ?

Guillaume Cairou : La liste UNIPEC (Union pour les élections consulaires) pour les Yvelines est totalement paritaire. C’est inédit, à ma connaissance. Elle regroupe 15 hommes et 15 femmes âgés de 30 à 68 ans, qui représentent 100 % des entrepreneurs, des commerçants et des industriels des Yvelines. Nous rassemblons l’ensemble des fédérations, associations et groupements professionnels représentatifs du territoire. Un certain nombre sont aussi des élus locaux.

Il faut le rappeler, 80 % des entreprises en France et dans les territoires sont des travailleurs indépendants, dont une bonne moitié d’autoentrepreneurs. Aussi, 96 % des entreprises françaises sont des TPE, dont les effectifs sont inférieurs à 10 personnes. Si l’on compte toutes les PME de 10 salariés à 250 salariés, on retrouve 99,9 % des entreprises. Il faut que leurs représentants reflètent cette diversité, tant au niveau de la taille que des secteurs d’activité.

Les TPE travaillent beaucoup pour les plus grandes entreprises, c’est un écosystème dynamique et vivant. Le département des Yvelines est l’un des champions mondiaux pour l’aéronautique et l’aérospatiale, la Défense, la parfumerie, l’économie sociale et solidaire, le bâtiment, l’automobile (avec bon nombre de sièges sociaux français et étrangers), avec un historique très tourné vers l’ingénierie. Je n’oublie pas tous les secteurs en développement, avec les métiers de la transition écologique, de l’enseignement, mais aussi la mécanique de précisions, de l’artisanat, des buralistes, des CHR (cafés-hôtel-restaurants), et des professionnels de l’immobilier.

Nous sommes également soutenus par les Marchés de France. C’est très important dans un département composé de 260 communes. C’est ce qui fait la cohésion des territoires. Les représentants de l’habillement, de la chimie, du transport routier, de l’aide à domicile (avec l’explosion de la silver économie qui va devenir un véritable secteur d’avenir), de l’agroalimentaire, des assurances, des banques, et du tourisme (avec le zoo de Thoiry) sont aussi avec nous. Nous avons de manière très importante les Commerçants de France (la plus importante fédération des petits commerces du pays), la Fédération des très petites entreprises, l’Union des autoentrepreneurs et la Fédération nationale des autoentrepreneurs (on en compte 83 000 dans le département, mais tous ne relèvent pas des CCI). Ils sont l’une de nos priorités.

La liste est portée par la CPME et le Medef, qui représentent 95 % des entreprises syndiquées avec l’ensemble de leurs organisations patronales citées précédemment (elles représentent, au total, près de 180 organisations groupements et unions de commerçants et d’entrepreneurs dans le département des Yvelines, qui nous soutiennent). C’est aussi la première fois de l’histoire des Yvelines que se présente une véritable liste d’union.

Pourquoi voter ?

G.C. : Il faut reconnaître que beaucoup se demandent à quoi servent les CCI. On l’a vu avec la crise sanitaire, la CCI, c’est le seul et le dernier acteur économique de proximité qui touche les 103 000 entreprises du département sur le dernier kilomètre. Ce que nous souhaitons, c’est redevenir la maison commune de toutes ces entreprises, pour faire face aux challenges de la relance et de la transition écologique et numérique.

Quel est votre programme ?

G.C. : Notre programme tient sur trois piliers. La proximité, d’abord. Il faut revenir sur le terrain, remettre la CCI au cœur du développement économique du territoire, de l’accompagnement et du soutien aux entrepreneurs, à travers un certain nombre d’axes, et notamment l’accompagnement sur les aides et les financements en période de relance économique. La simplification, le soutien aux TPE-PME qui ont largement souffert au cours de la crise sanitaire, sont indispensables. Nous souhaitons également maintenir les partenariats entre les grands groupes et les TPE-PME, pour faire de la CCI un véritable réseau des réseaux (avec Plato et Coaxion notamment) et accompagner nos entreprises dans les transitions numérique, écologique et énergétique. Il faut que chaque entreprise, qu’elle soit grande ou petite, puisse en tirer parti. Il est également important de soutenir le commerce indépendant, pour appuyer la revitalisation des cœurs de ville.

Notre deuxième axe est tourné vers les talents. La bataille pour l’emploi fait partie de nos priorités. Nous voulons faire réussir l’ensemble des entreprises et notamment les indépendants, TPE et PME dans leur trajectoire professionnelle, leur permettre de se former, d’être accompagnés. Il faut soutenir l’apprentissage, former les jeunes et les séniors aux métiers qui recrutent. Je suis très attaché au mentorat (je suis mentor à la CCI, c’est aussi de cette façon que s’est développée mon entreprise). La CCI dans les Yvelines gère neuf campus, qui forment plus de 10 000 jeunes par an, du CAP au doctorat. Nous pourrions créer de nouveaux campus tournés vers les métiers de demain (coding, pilotes de drone, agritech, transition climatique…). Notre pyramide des âges étant élevée, nous devons aussi accompagner les entrepreneurs dans la transmission de leur structure. Sans oublier le développement des tiers-lieux et de tout l’écosystème d’innovation que représentent les espaces de coworking, les incubateurs, et les pépinières d’entreprises. Nous souhaitons en faire une véritable plateforme d’entrepreneurs de talents, de porteurs de projets. Ces créateurs sont souvent au service du territoire. Ils créent de la richesse et de l’emploi localement.

Nous souhaitons, troisièmement, refaire de ce territoire l’un des plus attractifs de France. La CCI des Yvelines a été pendant très longtemps la deuxième plus grande CCI de France, en nombre d’entreprise. Il faut revenir sur le devant de la scène, renouer avec les collectivités. Nous n’y arriverons qu’avec une équipe complète, d’élus motivés et engagés, qui représentent réellement des organisations professionnelles, en synergie avec les collectivités locales. Pour nous projeter vers l’international, nous devrons investir massivement dans le développement des filières stratégiques et notamment l’industrie du futur, avec un axe important sur le produire en Yvelines et le produire en France. Une plateforme digitale permettrait réellement savoir quelles sont les pépites de nos territoires, de les mettre en valeur, et de leur faciliter la création de business. Quant aux infrastructures à développer, nous allons accueillir quatre épreuves des Jeux Olympiques de Paris 2024. L’axe des transports en commun est très important. Il peut être parfois un frein à l’embauche des TPE-PME. Il y a aussi le projet du Grand Paris Express, que les CCI soutiennent. Je n’oublie pas non plus relocalisation d’entreprises industrielles qui se sont tournées vers d’autres pays. Nous observons actuellement un phénomène inverse. Il va donc falloir le pousser, et le prolonger avec des financements régionaux.

Le financement va être une problématique prégnante ?

G.C. : La CCI est une marque, il va falloir aller chercher tous les leviers, tous les moyens financiers, notamment aux niveaux régional et départemental, en plus des financements européens, pour financer dans nos territoires des projets innovants.

D’autres éléments sont à renforcer ?

G.C. : Il y également un axe important sur le tourisme. Il faut développer plus encore le tourisme rural et le tourisme historique, avec par exemple, des randonnées à vélo, etc. Certaines choses sont déjà en place, mais il faut les pousser, pour que nous redevinions un territoire de tourisme à part entière. Je n’oublie pas non plus les quartiers prioritaires, avec le développement de l’ESS. Mais également l’économie “verte et bleue“ (pour la transition écologique et énergétique), avec le développement des mobilités décarbonées. Il faut refaire vivre les marques Yvelines et Versailles, pour le profit de tous. Après ces 18 mois de tsunami, nous voulons, avec Magali Carré-Migliore et nos colistiers, refaire de la CCI Versailles-Yvelines un acteur incontournable du développement économique et social du territoire.

Comment faut-il procéder pour voter ?

G.C. : C’est très simple. Cela se fait entièrement par voie dématérialisée, en quelques clics, avec le mot de passe que tous les entrepreneurs ont reçu, sur www.jevote.cci.fr. Pour ceux qui ne savent pas trop comment s’y retrouver, ou qui auraient envie de nous rejoindre, nous avons lancé ce numéro gratuit : 06 27 94 50 27.

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