La start-up, basée à Plaisir, a lancé en janvier dernier une opération de recyclage des masques chirurgicaux en matériau de construction. Une solution qui a l'avantage d'être rapide et peu coûteuse. « Contrairement à ce qui se fait ailleurs, nous n'avons pas besoin de retirer les élastiques et le pince-nez en métal des masques avant de les recycler », a expliqué Ugoline Soler, la présidente fondatrice de Recnorec. Depuis 2018, la start-up s'est spécialisée dans le recyclage de plastiques non valorisés dans les circuits existants, « soit parce qu'ils sont trop sales, soit trop mélangés à d'autres matières, ou encore trop transformés », par une technique d'association des différents polymères composant ces plastiques et dont il ressort un matériau qui peut convenir à divers usages, tout comme le bois.
Adapter son activité à la crise sanitaire
Durant la pandémie, la start-up a été contactée par de nombreux acteurs publics et privés, souhaitant utiliser sa technique de recyclage pour les masques usagés. Comme l'a constaté Geoffroy Boulard, maire LR du 17e arrondissement de Paris, « les masques posent un gros problème, car les gens les mettent dans la poubelle jaune et ils viennent perturber les chaînes de valorisation des déchets ménagers ». La start-up a accepté de mettre sa technique au service du recyclage des masques. « Plutôt que de créer une solution dédiée aux masques, on les a considérés comme un ingrédient de nos matériaux, et ça a marché ! », a expliqué la présidente de Recnorec. L'initiative est au stade de l'expérimentation, déployé depuis le début de l'année à Plaisir et désormais testé dans le 9e arrondissement.
Ugoline Soler a parallèlement lancé une campagne de financement participatif à destination des entreprises et des collectivités à laquelle plusieurs villes, à l'instar de Plaisir et de Voisins-le-Bretonneux, ont contribué. Recnorec a également reçu le soutien de la Région Ile-de-France. « On a besoin de rassembler un budget de 30 000 euros pour étudier spécifiquement le cas des masques dans le process Recnorec », a ajouté la présidente, insistant sur le fait qu'elle recherchait toujours des financeurs.
« On sait qu'on peut le faire, il nous reste quelques analyses à mener, dans l'idée que cette solution soit réellement industrialisable, qu'elle puisse fonctionner à grande échelle, à un budget raisonnable pour les producteurs de masques. L'idée c'est de travailler les masques sans lavage, sans surcoût, sans manipulation, et de travailler le déchet dans sa globalité, et avec un minimum de pénibilité », a-t-elle détaillé. Cette dernière espère ouvrir une usine d'ici la fin de l'année afin d'industrialiser sa nouvelle activité et a, pour ce faire, lancé une levée de fonds de 3 millions d'euros. n