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Rassemblement “Ensemble Citoyens !”

En présence d’Edouard Philippe, Richard Ferrand, et François Bayrou, les partis de la majorité présidentielle ont lancé le rassemblement “Ensemble Citoyens !”.
Edouard Philippe
© SIDF - Edouard Philippe

Société Publié le , Boris Stoykov et Quentin Clauzon

« Nous faisons ce choix irréversible du rassemblement et de l’unité, un choix de responsabilité ». La République en Marche,
le MoDem, Agir, Horizons, En Commun !, Territoires de Progrès… C’est à la Mutualité, cinq ans après le premier meeting d’En Marche, que se sont retrouvées les principales têtes d’affiche de la majorité, pour lancer leur « maison commune », Ensemble Citoyens !, en présence d’une large part des membres du Gouvernement, ainsi que des dirigeants du parti présidentiel, des parlementaires et des élus locaux. L’objectif : afficher un visage uni, pour assurer la réélection d’Emmanuel Macron et lui garantir ensuite la majorité lors des législatives, le cas échéant.

« Parce que nous savons quels sont les vents mauvais qui soufflent dans notre pays et dans le monde, nous pensons qu’il est temps de se rassembler et de faire le choix de l’unité », a lancé Stanislas Guérini, délégué général LREM, en guise d’ouverture de la manifestation, qui a accueilli près de 1 500 militants. « Nous prenons à rebours tout ce qui se fait dans le champ politique aujourd’hui. Nous faisons le choix du dépassement contre les clivages, de l’élargissement contre le rabougrissement, de l’Europe contre le repli sur ses frontières nationales, du progrès et l’humanisme contre toutes les formes de déclin ».

Resté à l’isolement en raison de sa contamination à la Covid-19, le Premier ministre, Jean Castex, a tout de même participé à l’événement par le biais d’une vidéo. « Il est rare qu’une nouvelle famille politique se crée ainsi à la fin du quinquennat : souvent, on commence dans l’union et on finit dans la division. Nous n’avons jamais cédé à la division ». Pour Jean Castex, « la maison commune doit être une structure ouverte, qui s’inscrive dans la droite lignée de ce qu’avait initié Emmanuel Macron et qui l’avait conduit à la victoire ».


© SIDF - Franck Riester

La « quille » de la majorité

François Bayrou, président du MoDem, a indiqué d’emblée que ce rassemblement était un « pas décisif vers la constitution d’une force de rassemblement pour soutenir la réélection du président de la République ». Reconnaissant « des climats et des cultures différents » avec Edouard Philippe, l’éphémère garde des Sceaux a toutefois assuré qu’il n’y avait pas de « bisbille » entre eux. « Nous avons décidé de construire une force, pas seulement un club, une entente, mais une force, pour donner à notre pays l’élan et l’équilibre nécessaires pour garantir son avenir. Cela ne se fera pas sans l’engagement des Français, qui ont du mal avec les chapelles », a-t-il expliqué, comparant Ensemble Citoyens ! à la quille d’un voilier.

« C'est dans cette majorité que vos convictions peuvent devenir des actes. C'est cette majorité qui ne laisse personne sur le bord du chemin, pour que même les plus fragiles retrouvent un travail, de l'émancipation et de l'autonomie », a ensuite assuré Olivier Dussopt, ministre des Comptes publics. Celui qui dirige Territoires de progrès a, lui aussi, insisté sur la nécessité d’unité, indiquant savoir « ce que sont les fractures, les tensions, les divisions » et « combien une majorité peut partir à vau-l’eau lorsque les ambitions individuelles prennent le pas sur l’esprit collectif ».

Son tour venu de s'adresser aux militants, Franck Riester, le fondateur d’Agir, a estimé que son parti était aujourd’hui devenu l’un des piliers de la majorité. Pour le ministre du Commerce extérieur, la réélection du président, ainsi que la nécessité de lui assurer une « solide majorité » à l’Assemblée nationale, sont des enjeux vitaux pour le pays, dans un « monde de plus en plus périlleux et incertain » et où « les tensions et les conflits, les guerres d’influences économiques et commerciales font rage »


© François Bayrou

Le choix du dépassement

« Avoir permis à des femmes et des hommes d'avoir pris des responsabilités, d'avoir fait œuvre utile pour leur pays, sans qu'il ne leur soit nécessaire de passer 20 ans à manœuvrer, est une fierté », a ensuite déclamé Marie Guévenoux, députée de l’Essonne et déléguée générale adjointe de LREM. Pour elle,
« on ne peut pas vouloir créer de l’adhésion dans la contrainte, accueillir largement, si l’on ne respecte pas les sensibilités de chacun ».

Evoquant la nécessité de renforcer la parité dans cette nouvelle entité, Barbara Pompili, présidente du parti de sensibilité écologiste En Commun !,
a déclenché une standing ovation. « La diversité c’est notre choix, et c’est la seule voie possible. Nous avons fait le pari qu’il faut mieux avancer en faisant un pas vers l’autre, en acceptant parfois des compromis plutôt, que stagner dans le confort de l’homogénéité. Voilà notre radicalité fondamentale », a martelé la ministre de la Transition écologique, assurant que la réorganisation de la vie politique du pays n’était pas finie.

Edouard Philippe, président du jeune parti Horizons, a fait l’une des plus fortes impressions à la salle. Assurant qu’il était « meilleur pour le pays » qu’Emmanuel Macron soit réélu, l’ancien Premier ministre est revenu sur ce qui a fondé son engagement, à savoir la « volonté de transformation » par la réforme (celle de l’apprentissage est pour lui un parfait exemple) et le choix du « dépassement ». Au-delà du fait de permettre à la droite et à la gauche de travailler ensemble, le dépassement est selon lui « l'idée que nous ne sommes jamais prisonniers de notre identité, de notre position, que l’on ne peut se dépasser pour être au service d’une œuvre un peu plus grande que soi ». Pour l’ancien Premier ministre, la gauche et la droite continuent et continueront à exister culturellement dans notre pays. Mais ces deux forces politiques ont été « vidées », notamment par un appauvrissement doctrinal et ne sont plus « opérantes » pour expliquer le débat public français.

L’action déterminante de Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale, au service de la construction de cette « maison commune », a plusieurs fois été saluée par ses pairs. Pour lui, la formation d’Ensemble Citoyens ! est un « cri de ralliement » qui dépasse le cycle électoral pour lui donner un sens. « Quoi qu’issus de sensibilités politiques différentes, nous nous fédérons et nous sommes capables de converger, siplement pour dire aux Français que les querelles ne nous intéressent pas et que nous les invitons à s'unir pour former un grand mouvement de progrès qui trouvera des solutions justes, sensées et humanistes aux questions de notre temps. Voulons-nous rester une grande démocratie, renforcer l’Union européenne, être respectés dans le monde et promouvoir les valeurs qui nous sont chères ? ».

Le rassemblement des différentes forces de la majorité étant acté, le cap est désormais fixé sur l’élection présidentielle, avant une autre échéance, qui pourrait représenter le premier vrai défi pour ce nouveau rassemblement, celle des législatives.

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