Il aura donc fallu attendre la pandémie de la Covid-19 pour que le Gouvernement et les autorités sanitaires se penchent sérieusement sur le secteur de la santé. Tout a commencé en juillet 2020 avec l’organisation du “Ségur de la santé”. L’ensemble des acteurs – professionnels, patients et institutionnels – s’est réuni afin d’identifier les principales pistes de modernisation, d’accélération et de transformation du système de santé français. Au terme d’une concertation de plus de 50 jours, le Gouvernement s’est alors engagé à le faire évoluer en profondeur en se fixant quatre priorités : transformer les métiers et revaloriser les soignants ; définir une nouvelle politique d’investissement et de financement au service de la qualité des soins ; simplifier les organisations et le quotidien des équipes médico-soignantes ; enfin, fédérer les acteurs de la santé dans les territoires au service des usagers.
Priorité aux territoires
Un an plus tard, le 12 juillet 2021, l’ARS Île-de-France a décidé de mettre en place un comité régional pour l’investissement en santé (CRIS). Déclinaison régionale du Conseil national de l’investissement en santé (CNIS), le CRIS Île-de-France est un dispositif de pilotage et de concertation impliquant les représentants du système de santé de la région. Co-présidé par Amélie Verdier, directrice générale de l’ARS Île-de-France, et Marc Guillaume, préfet de Paris, préfet d’Île-de-France, il associe les élus – Conseil régional, conseils départementaux et communes –, l’Assurance maladie, les représentants des établissements de santé et médico-sociaux, les professionnels libéraux, ainsi que les représentants de la Conférence régionale de la santé et de l’autonomie (CRSA).
Les agences régionales de santé ont à présent achevé d’élaborer leur stratégie qui sera appliquée dans les territoires durant la période 2021-2029. Ces territoires sont, en effet, au centre de l’analyse des besoins de santé. Les projets proposés tendent à apporter une réponse globale, à la fois sur les champs du sanitaire, du médico-social et de la santé mentale. « Le Gouvernement a fait le choix inédit de nous confier le pilotage concret de ce plan », explique Amélie Verdier. « Il s’agit d’une opportunité unique de répondre aux grands enjeux et aux priorités en matière d’accès aux soins au bénéfice de tous les Franciliens. »
Les trois axes stratégiques du Ségur
Le Ségur de la Santé a permis d’identifier trois problématiques majeures au centre des mesures et des financements mis en place. Ainsi, les projets sont axés sur la santé mentale, l’accompagnement des aînés et les premiers recours. Les Assises de la santé mentale en septembre 2021 ont été l’occasion de rappeler l’enjeu des investissements en psychiatrie, notamment dans les départements qui comportent peu d’infrastructures médicales dans ce domaine, comme la Seine-Saint-Denis ou le Val-d’Oise. Concernant les aînés, le taux d’équipement en Ehpad est inférieur en Île-de-France, sans compter le vieillissement de la population et le développement des maladies chroniques avec les premiers recours, d’où l’importance de développer des moyens pour y répondre.
VAL-D’OISE
Le Val-d’Oise fait ainsi partie du plan “pour un Etat fort”. À travers ce plan, l’État s’engage à apporter des réponses fortes aux enjeux et problématiques du territoire, frappé par un taux de pauvreté élevé et des indicateurs inquiétants en matière de santé. L’ARS IDF a choisi de financer les projets de trois hôpitaux du département. Le premier correspond à la reconstruction du centre hospitalier d’Argenteuil. Ce projet, initié en 2011, sera finalisé et validé grâce au financement de l’ARS, d’un montant de 108 millions d’euros. L’État ambitionne de repenser la prise en charge sanitaire et l’offre de soins pour les habitants du Val-d’Oise à travers ces dispositifs et notamment avec la modernisation du centre hospitalier de Gonesse. Ce dernier a généré un important endettement, que l'État s’est engagé à alléger de 48 millions d’euros dans le cadre du plan État fort et du Ségur de la santé. Cette double subvention permettra ainsi de rendre le bâtiment dédié à la prise en charge de patients du service psychiatrie conforme aux dernières réglementations. De ce fait, l’opération permettra de rénover les chambres, de supprimer les chambres à plus de deux lits et de rendre les chambres d’isolement conformes.
L’État s’engage aussi à soutenir massivement la restructuration du bâtiment principal du Centre hospitalier de Pontoise, très disparate mais surtout vieillissant. Les transformations touchent aussi le groupe hospitalier intercommunal du Vexin à Magny-en-Vexin, qui deviendra bientôt un hôpital de proximité proposant à la population toute une offre de médecins de proximité, de soins programmés, de consultations de spécialités, etc. Cet hôpital assurera également une offre de premier recours aux habitants du territoire, incluant les soins non programmés, les consultations ou encore, les diagnostics. Le projet immobilier de transformation du site s’élève à 20 millions d’euros, financés à hauteur de 6,3 millions d’euros par l’ARS.

YVELINES
Du côté des Yvelines, le centre hospitalier intercommunal de Poissy-Saint-Germain-en-Laye à Poissy s’agrandit. Cette fois, le centre prévoit l’ouverture d’un nouveau bâtiment afin d’y accueillir une maternité, des urgences, etc. Le projet entend à la fois construire mais aussi réhabiliter, avec la rénovation des services de prise en charge des patients en psychiatrie, des blocs opératoires, de la dialyse et des laboratoires. Toutes ces améliorations du centre hospitalier seront financées à hauteur de 77,2 millions d’euros par l’ARS IDF. Enfin, le projet médical du centre hospitalier de Rambouillet entend continuer de répondre aux besoins prioritaires de santé du territoire mais nécessite pour cela une restructuration. Les montants des travaux et de l’aide qui seront apportés sur ce projet sont cependant encore en cours de détermination.
La région et l’ARS IDF font de l’accès à la santé le cœur de leurs préoccupations : en subventionnant autant de projets de créations que de réhabilitations et de restructurations, elles permettent à l’Hôpital de rénover et remettre en état tous les services existants, afin de permettre aux professionnels de santé de travailler dans un environnement moderne et aux patients d’être accueillis dans les meilleurs conditions.

ESSONNE
En Essonne, c’est la modernisation de l’Ehpad Marcel Paul à Fleury-Mérogis qui est au cœur du projet. En effet, l’Ehpad s’engage dans un projet d’envergure, dans le but d’améliorer la qualité de vie et le bien-être des résidents en restructurant les locaux. Ainsi, les chambres doubles seront transformées en chambres simples pour compter davantage de chambres individuelles, 80 au total. Le projet de rénovation compte également remettre aux normes de sécurité et environnementales la globalité du bâtiment, projet pour lequel les aides sont estimées à 2,8 millions d’euros.
