Une réussite. La journée célébrant les cent ans du Smoys, qui a rassemblé plus d’une centaine de personnes, a confirmé l’assise de ce syndicat désormais fort de 66 communes et plus de 850 000 habitants en Essonne. Les participants ont notamment autour des sujets d’efficacité, de sobriété, de productivité, mais aussi d’expertise technique et financière.
Yves Jégo, président du Forum des élus locaux chargés de l'Environnement, François de Rugy, ancien ministre d'État en charge de la Transition Écologique et Solidaire, Farida Amrani, députée d’Evry, Daphné Ract-Madoux, sénatrice de l'Essonne, Nicolas Méary, vice-président du Conseil départemental… Des personnalités d’envergure locale mais aussi nationale étaient présentes, pour animer et assister au programme de conférences dédié aux enjeux du mix énergétique de demain.
Du côté de la représentation de l’Etat, Laurent Michel, directeur général de l'énergie et du climat (DGEC) au ministère de la Transition écologique, était également présent. Tous ces acteurs ont « confirmé que le Smoys est dorénavant un acteur incontournable pour la transition énergétique ». L’Ademe a notamment rappelé que le Smoys était le premier syndicat d’Île-de-France à avoir vu son schéma sur l’IRVE (infrastructure de recharge pour véhicules électriques) être approuvé.
L'appel du 17 novembre à signer un pacte d’engagement
Guerre en Ukraine, faible disponibilité du parc nucléaire et des ressources hydroélectriques, prix du gaz et de l’électricité atteignant des tarifs entre 7 et 9 fois supérieurs à ceux de 2020… Les participants ont été nombreux à partager leurs inquiétudes relativement à l’explosion des coûts de l’énergie. Brahim Ouarem alertait déjà en mai dernier sur la « bombe à retardement » que pourrait représenter le sujet de la précarité énergétique. « Nous avons lancé notre groupement de commande électricité et gaz. Les prix de l’énergie sont difficiles à prévoir, mais il est certain qu’ils vont exploser. D’où la nécessité de fédérer et d’avoir un levier permettant d’amortir la situation », a expliqué l’élu, précisant que les collectivités vivraient malgré tout un choc.
Mais ce centenaire a surtout été l’occasion de lancer un « pacte d’engagement », via ce que le Smoys aime appeler l’appel du 17 novembre. « Ce pacte se veut un acte fort, concret, permettant aux collectivités d’échanger, de trouver des solutions. C’est aussi un acte de mutualisation, qui nous permettra de partager les expériences des uns et des autres pour trouver la meilleure façon pour tout un chacun de mettre en place des actions de sobriété, qu’il s’agisse des collectivités en elle-même ou de leurs habitants ».
Le jour de ce centenaire, près de 20 participants à l’événement, dont François de Rugy et Yves Jégo, avaient déjà apposé leur signature. D’autres ont également indiqué vouloir rejoindre par la suite ce mouvement, qui a vocation à dépasser les frontières de l’Essonne. « Il n’est plus possible de fonctionner en silo. Cette initiative est une invitation à plus de transversalité », a expliqué Brahim Ouarem, précisant vouloir même accueillir des collectivités étrangères, si elles le souhaitent. « La question du climat n’a pas de limites, elle concerne tout le monde. Notre réflexion, c’est que si les actions mises en place peuvent avoir un impact national, voire international, et que nous pouvons ouvrir la voie, alors il faut absolument le faire. Durant cette Cop 27, on a parlé d’urgence, mais les objectifs ne sont pas tenus. Il faut absolument nous montrer plus actifs que nous ne l’avons été jusqu’à présent, et le Smoys s’intègre dans cette réflexion », a ajouté l’élu, qui veux faire du passage de la parole aux actes un principe.
Des investissements dirigés vers la transition énergétique
Le Smoys vise également, à travers ce pacte, à tendre vers l’autonomie énergétique à très court terme. Les investissements seront prioritairement dirigés vers la production d’énergie solaire, éolienne, hydraulique, mais aussi, pour la première fois en Essonne, d’hydrogène. Il s’agira également d’accélérer la rénovation énergétique du parc de logements et de bâtiments publics, afin de mettre fin aux passoires énergétiques, en lien avec les bailleurs sociaux, les opérateurs privés du logement, mais aussi avec les organismes tels que l’Ademe et les services de l’Etat. Le tout devrait permettre générer des emplois locaux et de la richesse pour les collectivités adhérentes, Brahim Ouarem mettant régulièrement l’accent sur les habitants eux-mêmes.
Dès 2023, un plan territorial de sobriété énergétique (PTSE) dirigé vers l’ensemble des forces vives du territoire, des acteurs économiques et sociaux, mais aussi vers l’ensemble des usagers du gaz et de l’électricité sera mis en œuvre. L’objectif ? Réduire les consommations d’énergie électrique à hauteur de 20 % des volumes aujourd’hui consommés à horizon 2026.
Pour cela, le Smoys envisage d’instaurer notamment une journée citoyenne de la sobriété énergétique, la signature avec les communes adhérentes au smoYs d’une charte de la sobriété énergétique, ainsi que la création d’un label « Commune sobre en énergie » qui sera décerné chaque année.
Plus concrètement le syndicat souhaite investir, d’ici 2023, plus de 5 millions d’euros, pour « accélérer et massifier » la transition énergétique des communes adhérentes. « Nous ne nous dérobons pas aux enjeux qui se présentent. Nous assumons, nous franchissons le cap et nous agissons, en invitant tous ceux qui partagent cette envie de nous rejoindre ».
Un syndicat multi-compétent
Pour rappel, le Smoys détient un rôle-clé en tant qu’autorité organisatrice de la distribution d’énergie avec les concessionnaires de gaz et d’électricité Enedis et GRDF. Le syndicat a obtenu, le 15 octobre dernier, via un arrêté interpréfectoral, la légitimité d’exercer toutes les compétences relatives à la transition énergétique.
Depuis son arrivée au Smoys, en octobre 2020, Brahim Ouarem a donné une nouvelle mission à cet organisme : devenir un catalyseur et un accélérateur de la transition énergétique et solidaire des communes adhérentes. « Nos actions dirigées vers les professionnels, des collectivités de toutes tailles, mais aussi des habitants des communes. Pour moi, il est important qu’il y ait une équité dans tous les projets que nous allons mener, car l’énergie est un réel enjeu écologique, économique et social », a-t-il expliqué.
Aussi, le Smoys a intégré le Pôle Energie Île-de-France qui regroupe les plus grands Syndicats d’Énergie franciliens, comme le Sdesm, le SEY, le Sigeif, le Sipperec et le Sdevo. Cet organisme leur permet de « rationaliser et de coordonner leurs actions » sur leurs territoires respectifs, mais aussi de renforcer leur réseau de compétences pour plus d’efficacité et de solidarité énergétique entre villes et territoires ruraux.
Le Smoys a par ailleurs lancé un projet d’envergure en matière d’électro-mobilité. Brahim Ouarem souhaite mailler le territoire, y compris ses zones blanches, avec plus 300 bornes de recharges, d’ici 2025 (contre une centaine actuellement). Et ce, notamment grâce à la réalisation de son schéma directeur (le fameux IRVE) et à l’accompagnement du Conseil régional à hauteur de 1,4 million d’euros.
Le groupement de commande d’énergie
S’agissant du groupement de commande d’énergie évoqué par Brahim Ouarem, neuf communes sont associées au Smoys pour le gaz (Champcueil, Cheptainville, Epinay-sur-Orge, Fontenay-le-Vicomte, Leudeville, Marolles-en-Hurepoix, Morsang-sur-Orge, le Port-aux-Cerises, Saint-Pierre-du-Perray) et 11 le sont pour l’électricité (Champcueil, Cheptainville, Corbeil-Essonnes, Crosnes, Fontenay-le-Vicomte, Leudeville, Marolles-en-Hurepoix, Ollainville, Sainte-Geneviève-des-Bois, Port aux Cerises, Saint-Pierre-du-Perray).