AccueilTerritoirePoissy : suppression d'aides municipales aux familles de jeunes délinquants

Poissy : suppression d'aides municipales aux familles de jeunes délinquants

Estimant qu'« ici, c'est contrat gagnant-gagnant ou rien », Karl Olive, maire de Poissy, a fait voter lors du conseil municipal du 9 février dernier, la suspension, voire même la suppression de certaines aides municipales, aux familles de délinquants mineurs.
Poissy : suppression d'aides municipales aux familles de jeunes délinquants
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C'est s'appuyant sur « la réciprocité entre droits et devoirs » et constatant une « recrudescence des actes de délinquance mineure », tels que des dégradations de bus par jets de pierre, des incendies de poubelles sur la voie publique, des rixes entres mineurs et même « l'attaque à la voiture-bélier et l'incendie contre le local associatif LF Corneille », que le maire de Poissy a fait voter en conseil municipal la suspension, voire la suppression en cas de récidive, de l'attribution de certaines aides municipales aux familles de jeunes délinquants. Sont visées les aides d'accès aux loisirs, comme le Pass'Sport Club et le Pass'Culture, mais aussi certaines bourses versées aux parents de collégiens et lycéens. Par ces sanctions, le maire vise particulièrement les jeunes dans la tranche d'âge de 12 à 17 ans, qu'il qualifie de « très virulente ». « Malgré le travail des policiers, on n'a pas de réponse pénale à la hauteur des délits et on envoie un message d'impunité. Je considère que ces aides facultatives communales ne sont pas un chèque en blanc », a estimé l'élu.

Responsabiliser les parents

Toutefois, les sanctions ne concerneront pas la cantine scolaire, les activités périscolaires et les allocations familiales. Par ailleurs, les suspensions des aides n'entreront en vigueur qu'en cas de refus par les parents de l'accompagnement proposé par les services sociaux. L'objectif de Karl Olive étant de responsabiliser les parents et de « provoquer une rencontre » avec eux. « Dans certains cas, les parents ne se déplacent pas au commissariat, une minorité est même parfois complice. Cette mesure est un outil pour retisser le lien avec les familles et ne concerne pas les aides vitales comme la cantine scolaire ou les allocations familiales », a rappelé Karl Olive.

Une décision qui fait écho dans d'autres communes

Si d'autres communes avaient déjà pris cette décision, à l'instar d'Etampes (91) ou encore de Valence (26), suscitant de vives polémiques, depuis le vote de cette mesure, certains maires semblent vouloir emprunter le même chemin que Karl Olive dans leur lutte contre la délinquance juvénile, ce dernier ayant reçu cinq appels de différents maires de France quelques heures suivant le vote de la délibération, lui demandant d'y avoir accès. Près de Poissy, à Mantes-la-Jolie, le maire s'est dit intéressé par la mesure, après vérification qu'elle serait juridiquement inattaquable. Une délibération qui fait également écho chez certains habitants qui valident ce « coup de pression » à destination des jeunes délinquants et reconnaissent la légitimité d'une décision « courageuse ».

Mais qui suscite des inquiétudes

Parallèlement, d'autres habitants de Poissy font part de leurs inquiétudes quant aux conséquences d'une telle délibération sur la situation des familles visées. En effet, certains soulignent l'impact délétère sur les finances et le pouvoir d'achat de ces familles, souvent précaires, alors même que, dans la majorité des cas, elles sont complètement démunies face aux problèmes de délinquance de leur enfant. Comme l'exprime une mère de famille, « dans certains cas, ils ne savent pas comment gérer le problème face à des enfants qui peuvent leur faire peur ». Une autre s'inquiète que la plus grande précarité des familles dont les aides auront été suspendues ne fasse qu'augmenter la délinquance. Du côté des associations comme des élus, la mesure ne fait pas l'unanimité non plus : le Secours populaire de Poissy soulève également la question de la précarité, de surcroit dans le contexte actuel de crise. Le maire de Sartrouville, Pierre Fond, a, quant à lui, estimé qu'il s'agissait d'une « fausse bonne idée » qui pourrait, à terme, « créer des situations injustes ».

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