« Vous êtes à la limite de l’art et de l’industrie ! ». Accueillie notamment par Antoine Cambuzat, directeur général du groupe Chevalier, Mathieu Marcaud, directeur général de Drago Paris, Amélie de Montchalin a dans un premier temps assisté à une présentation du groupe Chevalier, composé de quatre marques. Arthus Bertrand est spécialisée dans la création et la distribution de pièces de bijouterie, de joaillerie, et d’orfèvrerie de luxe. Pichard-Balme est tournée vers la conception et la fabrication d’objets précieux. Son atelier, inauguré il y a deux ans, est basé à Saumur. On y produit notamment les près de trois millions de médailles de la chapelle de la rue du Bac (située dans le 7e arrondissement de Paris). La marque Maison Augis propose, dans un autre registre, des médailles de baptême. Enfin, la marque Drago Paris, née dans les années 1930, fabrique dans son atelier de Palaiseau, près de cinq millions de décorations honorifiques, insignes militaires, médailles et trophées chaque année. Une partie non-négligeable des Légions d’honneur vient par exemple de cette Maison, qui a su préserver son savoir-faire traditionnel, comme l’a constaté la ministre, qui a cheminé au sein de l’atelier en suivant les différentes étapes de la production d’une médaille.
L’entreprise dispose par ailleurs d’un atelier de couture, où sont peints et brodés à la main des drapeaux d’apparat et certaines des écharpes tricolores que portent les élus. On y trouve également un musée, véritable « disque dur » de ses savoir-faire, où sont entreposées une série de pièces ayant servi à la conception des médailles.
Des aides salutaires
En 2020, face aux défis posés par la crise du Covid-19, Drago Paris a revu l’ensemble de sa stratégie et de ses processus de fabrication. Face à la demande croissante des clients d’avoir des produits plus qualitatifs, ayant une empreinte écologique plus faible et dans des délais plus courts, l’entreprise a pris quatre engagements : rénover son atelier de Palaiseau afin d’en réduire l’impact carbone, investir dans le prototypage pour avoir une réponse plus rapide, ré-internaliser certains savoir-faire pour gagner en réactivité, et automatiser ses processus de fabrication pour réduire ses coûts et regagner des parts de marché sur les produits importés.
Afin d’évaluer les coûts de la réalisation de ces engagements, elle s’est lancée dans le chiffrage de ces quatre axes et dans la recherche de financement. Selon les services de l’Etat, les dispositifs spécifiques du plan de relance ayant fait l’objet d’une communication efficace, ses équipes financières ont rapidement pu identifier des aides correspondantes à leur projet. Le dossier de candidature à l’aide “Territoire d’industrie“ a rapidement été instruit par la BPI, qui accompagne depuis des années l’entreprise dans son développement. Drago Paris a ainsi obtenu une aide de 550 000 euros sur son investissement total, estimé à 1,2 million d’euros (l’entreprise souhaitait regrouper ses équipes dans un seul bâtiment). Drago Paris a parallèlement obtenu une licence officielle pour la fabrication des pin’s et magnets des JO de Paris 2024.
« Il faut remercier M. le préfet Eric Jalon, ainsi que M. le maire de Palaiseau. Il est important de savoir que l’Etat et les collectivités sont aux côtés des entrepreneurs », a salué Antoine Cambuzat. « Nous avons profité du PGE lors de cette année de crise sanitaire très difficile, ainsi que du chômage partiel, ce qui nous a permis de garder nos savoir-faire », a-t-il ensuite témoigné, indiquant avoir apprécié la rapidité avec laquelle le plan de relance a été mis en œuvre.
Sécuriser et faciliter le développement des entreprises
« Drago Paris, c’est une entreprise qui est en croissance, qui recrute, qui est un lieu d’excellence. Je crois qu’il est important de montrer qu’au cœur de tous les territoires, comme ici, en Essonne, nous avons des entreprises qui font le rayonnement de notre pays, qui innovent, qui transmettent un savoir-faire on l’a vu historique. Le plan de relance est là pour cela : à la fois soutenir les entreprises pendant la crise, leur permettre de regarder vers l’avenir en investissant, en se disant qu’elles ont déjà une longue histoire et qu’elles en ont encore une très longue devant elles », a expliqué Amélie de Montchalin, précisant avoir apprécié la qualité, l’engagement, la précision, des équipes de Drago Paris.
« Lorsqu’on vit au cœur d’un tel territoire, on ne fait pas forcément attention aux bâtiments qui s’y trouvent, on ne soupçonne pas qu’il y a de l’industrie de haute précision, et la transmission d’un savoir-faire parfois plus que centenaire. C’est tout le discours du président de la République sur le plan d’investissement France 2030 : comment embarquer nos savoir-faire hérités du passé pour entrer résolument dans le XIXe siècle ? C’est ce que permet le plan de relance dans cette entreprise, comme dans beaucoup d’autres », a-t-elle poursuivi.
Arrivée en Essonne en début de journée au collège Charles-Péguy pour rendre hommage à Samuel Paty avec une classe de troisième, la ministre avait également prévu deux autres visites d’entreprises essonniennes qui bénéficient du plan de relance, Japell et Moulin Fouché. « Notre département bénéficie beaucoup de cet effort de relance et c’est important de le faire connaitre, de le valoriser, mais aussi de remercier les services de l’Etat, qui ont rendu cela possible en très peu de temps et avec beaucoup d’efficacité. C’est aussi pour cette raison que la ministre de la Fonction publique fait ce genre de visite : nous faisons le lien entre une annonce politique, le travail des services de l’Etat et les entreprises, qui du coup regardent l’avenir avec confiance », a-t-elle conclu.