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MARIE GUEVENOUX « nous avons le devoir de soutenir les secteurs en difficulté »

Marie Guevenoux est députée de la 9e circonscription de l'Essonne – Draveil – Ris-Orangis. Elle est membre de la Commission des lois à l'Assemblée nationale, notamment investie sur la crise sanitaire et sur les sujets de sécurité et de lutte contre le terrorisme. Engagée pour son territoire, elle est à l'écoute des Essonniennes et des Essonniens pour régler, au mieux, les problèmes qu'ils rencontrent au quotidien.
MARIE GUEVENOUX « nous avons le devoir de soutenir les secteurs en difficulté »
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Aujourd'hui, la crise du Covid reprend. Quelle est la situation dans votre circonscription ?

Comme sur tout le territoire national, nous avons vécu une période de confinement qui a été difficile. La reprise économique est amorcée. Mais restons encore très prudents. Je souligne, en revanche, l'énergie des commerçants et des entreprises qui, pendant et après le confinement, ont tout fait pour poursuivre leurs activités. Les signes sont encourageants, mais il y a des secteurs qui sont en difficulté et que nous avons le devoir de soutenir. Ce n'est donc pas une période facile, mais je ne veux pas non plus être pessimiste.

Aujourd'hui, je constate que beaucoup d'acteurs économiques, avec lesquels j'ai échangé, bénéficient du soutien très fort du Gouvernement, ce qui leur a permis de traverser la crise. Cet accompagnement dure encore. Des moyens supplémentaires considérables, 100 milliards d'euros, vont être mobilisés par le plan « France Relance » pour leur permettre de surmonter cette crise majeure.

Comme vous l'avez dit, il y a des secteurs plus touchés que d'autres. On ressent une certaine fébrilité chez les restaurateurs et les hôteliers, notamment…

Vous savez, quelle que soit leur profession, tous les Français ne sont pas rassurés à l'idée que l'on puisse reconfiner complètement le pays, et plus encore, quand on a une activité liée au tourisme, recevant du public, comme les cafetiers, les hôteliers et les restaurateurs.

De façon générale, les Français sont très inquiets. Toutes les mesures qui sont prises actuellement sont justement destinées à éviter un nouveau confinement strict. C'est la raison pour laquelle on demande aux gens des porter des masques et de respecter les gestes barrières et un certain nombre de règles. C'est également pour cela qu'il y a des mesures plus contraignantes encore, comme à Marseille avec la fermeture d'établissements mais qui évitent le reconfinement.

C'est l'objet de la politique menée aujourd'hui, dans un esprit de responsabilité. Mais je comprends qu'elle puisse parfois être mal comprise, en particulier par les professionnels qui vivent de cette activité économique.

Et aujourd'hui, comment se portent les entreprises dans l'Essonne ? Les entrepreneurs avec lesquels vous échangez trouvent-ils que la reprise est correcte dans cette situation de crise sanitaire ?

Cela dépend évidemment du secteur. Pour ce qui est des entreprises de la circonscription et plus généralement en Essonne, elle ne peut pas être parfaite. Elles restent prudentes. J'ai le sentiment qu'on s'attendait à une reprise économique très lente. Dans les faits, elle est plus rapide que prévue, ce qui est plutôt une bonne surprise. En revanche, je ne peux pas dire que la relance est là et que tout va bien. C'est ce que disent les chefs d'entreprise, les commerçants et les artisans avec lesquels j'ai pu être en contact.

Pour la rentrée de septembre, nous avons trop peu de recul, pour se prononcer vraiment. Les entrepreneurs me parlent d'une reprise en dents de scie. Ils sont dans l'attente.

Quelle action menez-vous actuellement à l'Assemblée nationale ?

Je suis membre de la commission des lois. Je me suis investie, en particulier sur les sujets de sécurité, qui intéressent la circonscription comme par exemple les rodéos sauvages. Nous avons travaillé pour permettre aux forces de l'ordre de pouvoir saisir les véhicules impliqués. J'ai aussi beaucoup travaillé sur l'amende forfaitaire pour consommation de cannabis ; amende délictuelle qui peut être judiciarisée. Cette mesure donne de meilleurs résultats qu'auparavant dans la lutte contre les stupéfiants.

Dans nos quartiers, nous avons beaucoup de trafic de stupéfiants qui doivent être combattus aussi parce qu'ils sont la cause d'autres formes de délinquance comme les cambriolages, ou d'un climat d'insécurité, comme les guerres des bandes… dont nous souffrons beaucoup sur le territoire.

Ces trafics doivent donc être combattus vigoureusement. Je pense qu'il y a une action très forte, menée actuellement, notamment par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Je travaille également sur des sujets comme la lutte contre le terrorisme ou encore sur les questions de « séparatisme » afin de faire en sorte que la République ne recule pas dans certains quartiers. C'est une priorité pour nous de lutter contre une forme extrémiste de l'islamisme, sans pour autant que les Français de confession musulmane soient stigmatisés comme ils l'ont parfois été dans ce type de débats.

Il est extrêmement important de permettre à chacun de vivre sa foi, quelle qu'elle soit, dans une forme de sérénité. La laïcité, ce n'est pas interdire de croire. C'est, au contraire, la liberté de croire ou de ne pas croire. Il est essentiel d'avancer de façon équilibrée, sans dresser les Français les uns contre les autres, et sans renoncer aux valeurs de la République. C'est vraiment ça le sujet.

Très récemment, j'ai porté les projets de loi de lutte contre la Covid et de mise en place du confinement et du déconfinement en tant que rapporteure. Cette mission a été pour moi le travail parle.mentaire le plus conséquent, celui qui m'a occupée à plein temps, du mois de mars au mois de juillet. Nous travaillions en effectifs très resserrés et nous mettions en place des mesures exceptionnelles de complexité dans un temps record.

Je pense au report des élections municipales, qui est une première. Je pense aussi à la création de toute pièce de l'état d'urgence sanitaire, construit pour faire face aux difficultés inédites que nous rencontrions. Enfin, le texte contenait plusieurs dizaines de mesures économiques d'urgence qui ont permises de soutenir nos entreprises et notre économie pendant ces mois difficiles et encore aujourd'hui. Nous avons été le pays qui a le plus soutenu ses petites entreprises et je suis fière d'avoir porté ces mesures.

Quand vous rencontrez les citoyens qui vivent dans votre circonscription. Comment réagissent-ils ? Qu'est ce qui les préoccupe le plus et que vous demandent-ils ?

Depuis le mois de mars, les principales préoccupations des Essonniens que je rencontre sont directement liées à la crise sanitaire, avec des points de vue parfois contradictoires. Je rencontre des gens qui sont très angoissés pour leur santé et celle de leurs proches. Ils se demandent si on ne devrait pas reconfiner, s'il est possible de continuer à travailler et d'envoyer les enfants à l'école.

D'autres Essonniens, pensent, au contraire, qu'on en fait trop et qu'il faut absolument desserrer l'étau et renouer avec une vie complètement normale. Je reçois aussi des courriers de gens qui sont opposés au port du masque. C'est souvent le cas quand on est au cœur d'une actualité, les deux points de vue qui s'expriment sont le plus souvent diamétralement opposés.

Mais la plupart des gens sont dans une recherche d'équilibre. Ils veulent à la fois être sûrs que la santé des Français est bien protégée et, dans le même temps, que l'économie continue à se développer, que les commerçants continuent à vendre, que les Français continuent à travailler et que leurs enfants continuent à aller à l'école, ce qui est une réelle préoccupation des parents.

Je suis très souvent interpellée sur ces questions : comment les enfants peuvent aller à l'école ? Comment peuvent-ils éventuellement récupérer leur retard ? Qu'est ce qui est prévu en cas d'épidémie ? Avant l'épidémie, les sollicitations principales dans la circonscription étaient évidemment liées aux transports, l'un des principaux sujets de préoccupation des Essonniens.

Le territoire est aujourd'hui moins bien desservi qu'il ne l'était hier. Le service annuel a changé en 2019, en introduisant des correspondances notamment en gare de Juvisy pour des trajets vers Paris et depuis Paris. Pour les usagers du Sud de la ligne, ces changements ont été un coup dur, sachant que le trafic était déjà extrêmement compliqué avant. En temps normal, les RER sont loin de fonctionner aussi bien qu'on pourrait le souhaiter.

Pour les habitants de la circonscription, se déplacer est un combat de tous les jours, pour retrouver une liaison normale avec Paris, ou ne pas vivre les embouteillages calamiteux qu'on peut connaître sur la Francilienne ou l'A6, par exemple. Les questions de mobilité – RER ou voiture – sont vraiment essentielles sur notre territoire.

Malheureusement, depuis 2017 les conditions de transport se dégradent, du fait d'investissements qui auraient dû être faits il y a plusieurs années, et qui ne l'ont pas été. Notre infrastructure de transport n'est pas bonne et, par ailleurs, nous souffrons d'une politique extrêmement égoïste de la part de la Ville de Paris, en ce qui concerne les réseaux de transport.

Ces problèmes dépendent de laVille de Paris et d'Île-de-France Mobilités ?

Les investissements de transport sont liés à des choix qui auraient dû être faits il y a 10 ou 15 ans. C'est ce qui fait qu'aujourd'hui, on se retrouve avec des investissements sur le réseau RER qui n'avaient pas été prévus, avec des matériels de mauvaise qualité, des infrastructures dégradées et, de surcroît, une augmentation du trafic passagers.

Et en ce qui concerne la politique de la Ville de Paris, elle est malheureusement la même depuis plusieurs années et je trouve que la situation s'aggrave, puisque la Mairie de Paris prend des décisions de façon totalement unilatérale, ne se souciant absolument pas de savoir quel impact elles peuvent avoir sur le transport des Franciliens qui vivent de l'autre côté du périphérique.

C'est assez simple, en fait. L'essentiel des réseaux en Ile-de-France sont “banlieue-Paris”, transports en commun comme voiture. Les habitants de la banlieue viennent travailler à Paris. Ils viennent enseigner aux enfants parisiens, soigner les Parisiens, faire vivre les commerces parisiens, assurer la sécurité des Parisiens. Les gens qui prennent les transports en commun en Ile-de-France font vivre Paris, mais ils n'ont pas les moyens de se loger à Paris. Au lieu d'avoir une politique qui facilite leur quotidien, la Ville ferme des axes routiers, crée des pistes cyclables. Quand vous êtes Parisien, c'est formidable, vous êtes très content. En revanche, quand vous ne l'êtes pas et que vous venez tous les matins de Draveil, de Ris-Orangis ou d'un lieu plus isolé, c'est nettement moins idyllique. Il faut évidemment assurer la transition écologique et favoriser les transports

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