C’est sur le Campus Versailles, spécialisé dans les métiers du patrimoine et de l’artisanat, autour de cinq filières, à savoir le patrimoine bâti, les métiers d’art et du design, l’horticulture et les espaces paysagers, la gastronomie et le tourisme culturel, que Sylvie Retailleau s’est rendue. La ministre a notamment rencontré les intervenants du premier festival “Fairespectives”, qui visait à « mettre en lumière l’avant-garde de l’artisanat d’art et du patrimoine en matière de la transition écologique », du 17 au 19 novembre dernier.
Rejointe par Rima Abdul-Malak, la ministre de la Culture, Sylvie Retailleau a ensuite visité les locaux du campus, guidée par la rectrice de l’Académie de Versailles, Charline Avenel, et la directrice opérationnelle du campus, Armelle Weisman. « Toutes les deux, vous connaissez le projet depuis l’origine. Vous l’avez vu grandir. Son évidence s’accentue. Celle du lieu, qui est iconique. Celle du sens aussi, le campus étant né site à l’incendie de Notre-Dame de Paris, avec l’urgence de perpétuer les compétences indispensables. », a expliqué la rectrice de l’académie de Versailles, en guise d’accueil des ministres. « L’idée est de donner envie, on donne à voir un avenir possible. Notre pays a besoin d’artisans ».
Sylvie Retailleau et Rima Abdul-Malak ont également échangé avec des étudiants du campus, alors qu’ils s’apprêtaient à rencontrer leurs mentors. Le Campus Versailles fait en effet « appel aux professionnels de tous horizons pour devenir mentors d'étudiants et accompagner dans leur projet professionnel des jeunes intéressés par les métiers du patrimoine et de l’artisanat d’excellence ».
Le Campus Versailles lauréat France 2030
Sans grand suspense (la visite ministérielle n’était pas due au hasard…), Sylvie Retailleau et Rima Abdul-Malak ont annoncé que le campus de Versailles était lauréat de la deuxième vague de l’appel à manifestation d’intérêt “Compétences et Métiers d’Avenir“ (CMA), aux côtés de 70 autres structures. Doté de 2,5 milliards d’euros issus de France2030, cet appel vise à accélérer le développement de nouvelles formations ou l’adaptation de formations existantes aux besoins de compétences des nouvelles filières et des métiers d’avenir. « Ce sont des métiers de sens où il y a de l’emploi », a expliqué Rima Abdul-Malak. Les 136 projets lauréats soutenus par le dispositif depuis son lancement, pour un montant total de 480 millions d’euros, permettront de mieux identifier les besoins et de former, d’ici 2027, plus d’un million de « nouveaux talents ». Les projets soutenus sont issus des domaines aussi variés que l’hydrogène vert et les énergies renouvelables, la décarbonation de l’industrie, l’alimentation et l’agriculture, la santé, les technologies numériques, le spatial…
Sur un budget total de 12,5 millions d’euros, le Campus Versailles a plus précisément obtenu 5,6 millions d’euros. « Nous allons travailler à toutes les échelles de la formation, et donner accès au plus grand nombre aux formations grâce à une application », a expliqué Armelle Weisman. Les projets sont nombreux, entre une école de production, une classe préparatoire aux métiers d’arts (dédiée aux écoles d’arts très appliquées afin de leur redonner du flux), ou encore une initiative tournée vers les artisans isolés.
« J’ai particulièrement apprécié tout ce que j’ai vu ici. Vous pouvez compter sur notre soutien », a finalement indiqué Sylvie Retailleau, félicitant les lauréats. « Il faut changer la perception que nous avons des artisans. Ce sont des monuments en eux-mêmes. Ils sont une force économique extraordinaire pour le pays », a ajouté Armelle Weisman.
Le campus compris comme un écosystème
Le Campus des métiers et des qualifications, dédié au patrimoine et à l’artisanat d’excellence, vise à donner un nouveau souffle à ces métiers, en accompagnant l’insertion des jeunes grâce à un écosystème de formation, d’innovation et de pratique de « référence mondiale ». La pédagogie est basée sur l’expérimentation et l’immersion, un accompagnement individualisé, l’esprit d’entreprendre, la collaboration d’acteurs d’horizons variés, et une vision du patrimoine « comme pont entre la tradition et l’innovation ».
Le campus a pris place en 2021 au sein de la Grande Ecurie du château de Versailles. Architectes, maçons, menuisiers, fontainiers, cuisiniers, fontainiers, paysagistes… Le site était à son époque le plus grand chantier d’Europe et le lieu d’émergence d’un artisanat de haute qualité. Aujourd’hui, c’est un site pilote de 1000 m2 qui a été aménagé. Il se compose d’ateliers partagé, de salles de formation, d’espaces de travail situés sur l’aile de Paris. Mais le campus ne s’arrête pas là. Il s’agit en effet d’un véritable écosystème de territoire comprenant le parc et le château de Versailles, le Potager du roi de l’ENSP (école de paysage), la petite Ecurie et les ateliers de l’ENSA-V (école d’architecture), les plateaux techniques des lycées professionnels et agricoles du territoires, mais aussi les CFA partenaires, et, enfin, une résidence étudiante de 40 logements opérée par le Crous. Le tout sera complété, d’ici 2025, par l’ouverture de plateaux et de laboratoires techniques, grâce à l’aménagement de 6000 m2 sur les ailes de Paris et de Saint-Cloud.