L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a récemment révisé ses recommandations en matière d’exposition aux particules fines et plus généralement à la pollution atmosphérique. Suite à cela, l’association francilienne Respire a réédité son inventaire des établissements scolaires surexposés à la pollution. L’étude montre que, malgré́ une amélioration globale des niveaux d’exposition sur l’ensemble des polluants, 100 % et 93 % des établissements dépassent toujours les recommandations de l’OMS respectivement en matière de PM2.5 et de NO2 en 2019. Seule la pollution aux particules PM10 semble connaître une amélioration notable en 6 ans.
Des disparités selon les territoires
L’étude de l’association montre également de fortes disparités entre le centre de Paris, les communes de la petite couronne et les villes de la périphérie. Déjà observables dans les résultats obtenus il y a six ans, ces inégalités se sont creusées ces dernières années. Le constat est simple, plus on s’éloigne de Paris et moins les niveaux de pollution sont importants. Cette observation est valable pour l’ensemble des polluants mesurés. Sur le NO2 en 2019, 1 % des établissements de la grande couronne, 3 % des établissements de la petite couronne et 16 % des établissements à Paris dépassent d’au moins 4 fois la recommandation de l’OMS. Pour l’association qui a réalisé ces prélèvements, il est urgent de lutter activement contre la pollution atmosphérique sur le territoire francilien : « L’urgence sanitaire est réelle. Les décideurs politiques doivent donner un cap politique clair pour diminuer drastiquement les plus grosses sources d’émission. L’élection présidentielle est l’opportunité pour y parvenir. », a déclaré Tony Renucci, directeur de Respire.
Cinq points clés à lancer dès 2022
En voyant ces résultats, l’organisation a décidé de proposer cinq recommandations aux candidats à l’élection présidentielle afin de pallier ce problème.
Tout d’abord, ils proposent d’établir un plan d’action national pour l’amélioration de la qualité de l’air dans et aux abords des établissements scolaires. Il permettra le financement des dispositifs de renouvellement de l’air, le lancement d’appels à initiatives ou encore l’organisation de campagnes de prévention sur les maladies respiratoires chez l’enfant.
Le deuxième point vise à réduire le trafic routier à proximité des établissements scolaires. Pour arriver à cet objectif, Respire préconise la piétonnisation des rues où se situent les écoles ainsi que l’intensification de la zone à faibles émissions.
En troisième lieu, ils recommandent de renforcer les politiques de réduction des émissions de gaz à effet de serre liées au chauffage urbain, aux activités agricoles et industrielles. Ils estiment qu’une attention particulière doit être apportée sur le chauffage au bois, utilisé par 800 000 ménages en Ile-de-France et très émetteur de particules fines.
Le quatrième axe d’action préconise la généralisation des capteurs de CO2 et des purificateurs d’air dans les salles de classe afin de favoriser le renouvellement de l’air.
Enfin, Respire préconise de mettre en place un réseau national de surveillance de la qualité de l’air à travers des micro-capteurs à l’intérieur et à l’extérieur des écoles.