AccueilJeux Olympique de 2024 : rendez-vous manqué pour le métro du Grand Paris

Jeux Olympique de 2024 : rendez-vous manqué pour le métro du Grand Paris

Les retards étaient pressentis, ils sont désormais confirmés : la Société du Grand Paris a officialisé les retards de plusieurs lignes du futur métro automatique d'Ile-de-France, et notamment des tronçons qui devaient relier des sites des jeux Olympiques de 2024.
Jeux Olympique de 2024 : rendez-vous manqué pour le métro du Grand Paris
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Lancé à la fin des années 2000 sous la présidence de Nicolas Sarkozy, le "Grand Paris Express" reliera sur plus de 200 km des dizaines de communes de banlieue, les centres de recherche du plateau de Saclay ou encore les deux aéroports parisiens de Roissy au nord et d'Orly au sud. Le nouveau calendrier officialisé prévoit désormais des mises en service progressives des nouvelles lignes entre 2025 et 2030.
Un tronçon en particulier est très attendu : une partie de la ligne 16 sur un arc traversant la banlieue de Seine-Saint-Denis, au nord-est de Paris. Il y a quatre ans, le président Macron l'avait encore promise aux quartiers sensibles de Clichy-Montfermeil pour 2024, à temps pour les JO. Mais le nouveau président de la Société du Grand Paris, nommé en mars par le pouvoir actuel insatisfait des retards, n'a pu qu'admettre l'infaisabilité du calendrier. Résultat : plus de deux ans de retard. Ouverture prévue « pour le deuxième semestre 2026 », a annoncé Jean-François Monteils.
L'amorce de la ligne 17, qui devait mener jusqu'à l'aéroport du Bourget, où un quartier doit être construit pour loger les médias du monde entier, subit le même sort : elle ne sera pas prête avant le second semestre 2026. Le président du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, a regretté « une mauvaise nouvelle » pour les habitants du département. "D'autres retards ne seront pas acceptables pour ce projet qui doit être un moteur de relance et un rattrapage en matière d'aménagement et d'environnement », a-t-il prévenu.
« Néanmoins il faut voir le verre à moitié plein, le projet n'est pas annulé, il faudra juste être patient et attendre 2026 », a dit le maire du Bourget, Jean-Baptiste Borsali. Les organisateurs des JO avaient anticipé ces retards, dans le cadre de leur revue budgétaire, et déplacé quelques sites dans des lieux plus accessibles. Par exemple les épreuves de natation ont été déplacées de Saint-Denis à Nanterre, bien reliée par les transports en commun. Le problème principal sera le village des médias du Bourget. Il y aura des acheminements de "bus" prévus pour les journalistes mais le comité d'organisation envisage désormais de délester le centre de presse sur des centres annexes.

Fin en 2030

Finalement, seul le rallongement de la ligne 14 (qui était la première ligne automatisée du métro parisien et traverse aujourd'hui la capitale) devrait être réalisé à temps pour les JO. Ses nouveaux prolongements relieront le village olympique, à Pleyel, à l'aéroport d'Orly, ainsi que le Stade de France. L'épidémie de Covid-19 n'est qu'une des explications des retards. « Ce serait entre guillemets simple s'il n'y avait que la crise pandémique, mais l'honnêteté oblige à dire qu'il n'y a pas que la crise pandémique », dit Jean-François Monteils. Parmi les difficultés rencontrées, il a cité le désamiantage du site du dépôt d'Aulnay-sous-Bois, la difficulté de faire venir des techniciens d'Allemagne pour venir au chevet des tunneliers pendant le confinement et les conséquences du décès accidentel d'un ouvrier à Noël, qui a contraint un tunnelier à l'arrêt pendant six mois, pendant l'enquête. Mais tout n'est pas noir : la ligne 18, au sud et au sud-ouest, sera livrée à l'heure. Elle reliera d'ici 2027 Orly au grand pôle de recherche du plateau de Saclay, avec plusieurs grandes institutions de recherche, l'université Paris-Saclay, l'Ecole Polytechnique et HEC, le Commissariat à l'énergie atomique...
« Maintenant que le sujet JO est tombé, la ligne la plus urgente est la ligne 18, car elle est vitale pour la recherche française », dit Nicolas Samsoen, maire de Massy. « Tout le monde est déjà arrivé sur le plateau, à la rentrée prochaine de nouveaux étudiants arrivent, c'est plusieurs dizaines de milliers d'étudiants, plusieurs milliers de chercheurs, de salariés... » renchérit Grégoire de Lasteyrie, maire de Palaiseau, président de la communauté d'agglomération Paris-Saclay. In fine, la carte ne bougera pas et les 200 kilomètres restent confirmés pour 2030. « On a tout commencé et on finira tout », assure M. Monteils.

Le calendrier modifié du Grand Paris Express

Pour le printemps 2024 (à temps pour les jeux Olympiques) :
- Ligne 14 prolongée au nord et au sud, de l'aéroport d'Orly à Saint-Denis
Pleyel

Pour la fin 2025 :
- Ligne 15 au sud, de Noisy-Champs à Pont de Sèvres

Pour 2026 :
- Ligne 18, de Massy-Palaiseau à Saclay

Pour le second semestre 2026 :

- Tronc commun des lignes 16 et 17, de Saint-Denis Pleyel au Bourget RER
- Ligne 16, du Bourget RER à Clichy-Montfermeil
- Ligne 17, du Bourget RER au Bourget Aéroport

Pour 2027 :

- Ligne 18, d'Orly à Massy-Palaiseau

Pour 2028 :
- Ligne 16, de Clichy-Montfermeil à Noisy-Champs
- Ligne 17, de Bourget Aéroport au Parc des Expositions

Pour 2030 :

- Ligne 15 à l'ouest, au nord et à l'est, de Pont de Sèvres à Noisy-Champs
via La Défense et Saint-Denis Pleyel
- Ligne 17 du Parc des Expositions à l'aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle
et au Mesnil-Amelot
- Ligne 18, de Saclay à Versailles

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