Pour François de Mazières, le phénomène de recentralisation, entamée en 2017, après des années 1980 de décentralisation, est « incontestable ». La décentralisation communale consiste, comme il l’écrit, à donner aux maires à et leurs équipes les moyens de décider et d’agir à leur niveau, grâce à une autonomie budgétaire. Depuis 2017, la recentralisation, manifestée sous différentes formes, a pourtant conduit à priver les communes de leurs capacités en la matière, selon lui.
Suppression de la taxe d’habitation, mécanisme de péréquation, plafonnement de Cahors, transferts de charge sans compensation… Malgré ces éléments, le maire de Versailles souligne qu’il n’existe pas de volonté explicite de recentralisation. Simplement, les communes ont rarement le dernier mot lors des arbitrages. Pour lui, ce paradoxe s’explique par le fait qu’à chaque arbitrage, la priorité n’est pas accordée aux collectivités.
François de Mazières regrette la fin de la dynamique portée par 40 années de décentralisation
« Les collectivités locales, aux capacités budgétaires amoindries, vont moins investir, et davantage se tourner vers lui », poursuit l’élu, évoquant la transition écologique et l’impossibilité de jouer le rôle d’amortisseur, pourtant reconnu durant la crise Covid. « Les 40 années de décentralisation ont également permis le renouveau de villes de province et il serait très regrettable que soit brisée cette dynamique au moment où les Français se tournent à nouveau vers les villes moyennes », ajoute François de Mazières.
Pour lui, le modèle allemand, où les communes sont plus puissantes, pourrait donc être suivi. « Dans ce pays, à la différence de la France, on n'oppose pas l’État central aux collectivités locales », souligne-il.