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Salon de l'agriculture

« Faire revenir l’agriculture dans la ville »

Dans le cadre du Salon international de l’agriculture, la métropole du Grand Paris a organisé la conférence “Transition agricole et alimentaire dans la métropole du Grand Paris : quels enjeux, quels défis ?”.
Patrick Ollier, Christophe Hillairet, Stéphane Layani et Laurence Fournier.
© SIDF - Patrick Ollier, Christophe Hillairet, Stéphane Layani et Laurence Fournier.

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Animé par Christine Aubry, directrice de la chaîne partenariale Agricultures urbaines, à AgroParisTech, ce débat a réuni Patrick Ollier, président de la métropole du Grand Paris, Christophe Hillairet, président de la Chambre d’agriculture de la région Île-de-France, Laurence Fournier, secrétaire générale de la Chambre d’agriculture de la région Île-de-France, et Stéphane Layani, président du Marché international de Rungis.

Pour lancer la conférence, Christine Aubry a rappelé que la métropole du Grand Paris réunit 131 communes, s’étend sur 7 % de la région Île-de-France mais compte 7 millions d’habitants, soit 60 % des Franciliens. « Dans cette disposition se posent donc des enjeux alimentaires et agricoles considérables », a-t-elle indiqué, avant de préciser que sur cette métropole, il reste actuellement environ 2 000 hectares de terres agricoles, ce qui correspond seulement à 2 % du territoire.

L’eau, une ressource indispensable

Durant les différentes interventions, un mot a été au centre des débats : l’eau, élément indispensable. « Pour répondre aux enjeux alimentaires, il faut de l’eau », a déclaré Laurence Fournier. « Sans eau, nous ne faisons pas de maraîchage. Le sujet de l’eau est essentiel, il va falloir que nous ayons une réflexion politique et économique sur sa gestion », a ajouté Stéphane Layani. Au-delà, de cette problématique, les conférenciers ont mis en avant le souci de l’artificialisation des sols. D’après la secrétaire générale de la Chambre d’agriculture, « la pression foncière est très importante aujourd’hui, mais il faut regarder comment faire évoluer cela ». Elle a d’ailleurs donné plusieurs idées pour résoudre ce problème, notamment fixer des objectifs de devenir du territoire dans les documents, tels que les Plans locaux d’urbanisme, ou le Schéma directeur de la région Île-de-France (Sdrif). Mais aussi, pour aller plus loin, elle a envisagé la « création de zones de protection naturelles, agricoles et forestières », de « zones agricoles protégées », ou encore de « périmètres de protection des espaces agricoles naturels et péri-urbains ». Dans ces documents d’urbanisme, Laurence Fournier a aussi réclamé la mise en place de plans de circulation agricole, pour aider les agriculteurs dans leurs déplacements quotidiens, en tracteur par exemple. « Il faut geler les territoires et préserver les territoires agricoles, pour cela, il faut une vraie politique foncière et territoriale », a-t-elle conclu.

Changement total des outils de transformation

Ces deux premiers sujets ont été approuvés par Christophe Hillairet, mais pour l’agriculteur, qui exploite une ferme de 215 hectares, le monde agricole français en général a une problématique principale qui est liée notamment aux outils de transformation. « Bon nombre de nos productions franciliennes sortent du territoire pour être transformées, avant de rentrer à nouveau pour être consommées », a dénoncé le président de la Chambre de l’agriculture de la région Île-de-France. Ce procédé doit changer, et pour cela, les agriculteurs sont prêts. « Il faut redonner du sens à notre métier, en accédant directement à la consommation alimentaire. C’est un vrai objectif de vendre nos productions aux restaurations collectives et aux particuliers, mais pour cela, nous avons besoin d’outils de transformation modernes et fonctionnels, d’une stratégie d’équipement et d’une réorganisation à l’échelle du territoire », a-t-ajouté.

Agoralim : « De la fourche à la fourchette »

« Les gens veulent manger du local, ils ne veulent plus voir des produits qui font le tour de la planète. C’est pour cela que nous avons lancé le projet Agoralim, de la fourche à la fourchette », a rebondi Stéphane Layani. Le président du Marché international de Rungis a ensuite énuméré les avantages de cette nouvelle place pour l’alimentation durable, qui s’installera dans le Nord de l’Île-de-France et doit répondre en partie aux problématiques soulignées. En effet, ce projet porté par la Semmaris vise à accompagner les nouvelles attentes des consommateurs pour une meilleure alimentation et pour la mutation de l’agriculture locale, à sécuriser l’approvisionnement alimentaire en Île-de-France face à une demande de produits frais de qualité, en hausse, mais aussi à répondre au défi environnemental lié à la logistique par une meilleure répartition des flux de distribution.

Attentif à toutes ces suggestions, le président de la métropole du Grand Paris a indiqué « avoir la volonté de coordonner, d’harmoniser et d’intervenir pour résoudre ces problèmes », avec les acteurs du monde agricole de la région francilienne. « Il faut, dans un premier temps, préserver les terres agricoles encore existantes, mais aussi faire revenir l’agriculture dans la ville, en réintégrant des terres agricoles à leur place historique », a conclu Patrick Ollier.

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