Réunis à Carrières-sous-Poissy, les membres du GIR VdS ont eu la joie de se retrouver à l’occasion de leur 75e assemblée générale, qui a notamment accueilli la philosophe Julia de Funès, pour une conférence dédiée au thème de « l’optimisme responsabilisant ». Issus d’entreprises de tailles et de secteurs variés, des membres du GIR VdS ont expliqué à “La Semaine de l’Île-de-France“ quels étaient les atouts de ce réseau fondé en 1946.
Un réseau qui agit sur le terrain
Hugues Emont, est le directeur du site ArianeGroup des Mureaux, l’une des entreprises fondatrices du GIR VdS. « Participer à un réseau d’industriels, c’est partager des idées, des connaissances, des compétences. C’est le sens de ce type de réseaux locaux : des entreprises de domaines et des tailles différentes bénéficient de ces ressources pour avancer. Les membres apportent leur pierre selon leurs moyens et leurs atouts », explique le chef d’entreprise, qui précise : « en tant que réseau territorial, le GIR VdS a l’avantage de parler d’action concrète sur le terrain, de ce qu’il est possible de développer localement en matière d’employabilité et de développement économique, par exemple ».
Le dirigeant ajoute qu’à travers les actions menées par l’association, « il y a impact direct ou indirect sur le développement de chacune des entreprises ». Il poursuit : « Nous avons organisé un certain nombre d’événements en faveur de certaines entreprises et notamment des échanges entre membres, tels que des “vis ma vie“. C’est ce qui nous a permis d’échanger directement et de manière très pragmatique sur des métiers d’entreprises issues d’environnement très différents. Nous avons par exemple échangé entre la distribution et l’industrie spatiale sur les métiers de l’hygiène, de la sécurité et de l’environnement. Nous avons des perceptions, des approches différentes qui sont très intéressantes à partager. De nouvelles idées émergent de part et d’autre ».
Un réseau convivial
Antoine Albanese, directeur commercial à temps partagé chez Finaxim (qui regroupe également des DRH et des DAF), fait partie de la tranche des indépendants qui adhèrent au GIR VdS. « J’apprécie la possibilité d’accéder à des dirigeants de PME, qui constituent ma cible. Mais adhérer au GIR VdS, c’est aussi de se nourrir des réflexions qui peuvent exister dans une organisation enrichie par les échanges qui s’y déroulent. Il est possible, grâce au GIR VdS, de s’ouvrir sur d’autres expériences et de partager avec des personnes qui soit font le même métier que moi dans d’autres domaines (RH, EC), ou bien avec des chefs d’entreprises ». Pour ce membre qui a récemment adhéré au réseau, « le GIR VdS est un réseau puissant : on l’a vu lors de l’AG, qui a réuni beaucoup de membres, de tailles et de secteurs différents, et issus de zones géographiques parfois éloignées ».
Gautier Decock est le directeur de Seqens’Lab, une plateforme de recherche et développement de 34 000 m2, basée à Porcheville. Seqens est l’un des leaders mondiaux de la chimie pharmaceutique. Avec ses 24 sites de production au niveau mondial (3000 collaborateurs au total), ce groupe réalise un milliard d’euros de chiffre d’affaires. « Nous avons souvent du mal à prendre du recul, donc je trouve qu’assister à une conférence de cette qualité (celle de Julia de Funès, N.D.L.R.) est vraiment intéressant. Echanger avec différentes personnes, avec cette touche de convivialité qui fait la différence, me parait également enrichissant. Tout ceci alimente la curiosité, on apprend beaucoup. Des idées peuvent en découler pour entreprendre, se développer. Un réseau permet aussi de faire de nouveaux contacts, d’étendre ses “cercles“. De proche en proche, des opportunités business peuvent naître », estime-t-il.
Gilles Dandel dirige WSI, une agence de marketing digital composée d’une dizaine d’employés et installée à Aubergenville. Habitué des réseaux locaux d’entraide, le dirigeant a lancé sa propre association il y a plusieurs années, avant de rejoindre le GIR VdS. Une expérience qui l’a poussé, une fois membre de l’association, à proposer au conseil d’administration de collaborer avec de plus petits réseaux locaux. « Pour moi, les réseaux d’entrepreneurs, c’est essentiel. C’est l’occasion de networker, d’échanger, de participer à des conférences comme celle de l’assemblée générale, qui a été extraordinaire. Je crois que la force est dans le réseau. D’ailleurs, ma marque, WSI, est elle-même un réseau, une franchise internationale. j’estime que l’on est plus intelligents à plusieurs que tout seul. Si on est malin et que l’on arrive à s’entendre, on peut être plus efficace, plus agile, plus fort, et pourquoi pas concurrencer des grands, tout en restant petit ».
Le membre du GIR VdS a par ailleurs coaché les jeunes pousses du territoire qui ont proposé leur projet dans le cadre de l’opération “Mantes-la-Ville a un incroyable talent“. À l’initiative du groupe leboncoin, ce programme a eu pour objectif de favoriser la rencontre entre, d’une part, « ceux qui ont envie d’entreprendre », amenés à consolider leur projet lors d’un marathon créatif de 36h, et, d’autre part, les acteurs publics et privés du territoire, propriétaires de locaux vacants et concitoyens.
Le président confiant en l’avenir
Olivier Navette, directeur de Sarp Industries à Limay (260 salariés), une entreprise spécialisée dans le traitement des déchets dangereux, est le président du GIR VdS. « Lors de l’AG, avons accueilli un beau parterre de chefs d’entreprises, des personnes qui ont envie de rebondir, de changer les choses, de partager. Le GIR VdS, c’est aussi cela : du partage, de la convivialité, de l’entraide. C’est ce qui fait notre force et notre rayonnement ». Il faut le rappeler, c’est en pleine crise sanitaire que le directeur de Sarp Industries est arrivé à la tête de l’association. « Il a fallu s’adapter, répondre aux adhérents qui avaient des problématiques différentes. Certaines entreprises ne pouvaient pas s’arrêter, comme la mienne, alors que d’autres étaient complètement à l’arrêt. Au GIR VdS, plus de 50 % de nos membres sont des consultants ou bien des entreprises avec très peu de salariés. Ces sociétés étaient vraiment sinistrées, il fallait arriver à redonner de l’activité, du contact, l’envie de s’y remettre, de la formation… tout simplement un peu de vie normale ».
A la question de savoir si les membres du GIR VdS sont dans une bonne dynamique en cette rentrée, Olivier Navette répond par la positive. « Nos adhérents vont de mieux en mieux, des activités marchent très bien, la vie reprend ses droits là aussi. Les formations, les échanges, les recrutements… tout cela fonctionne bien, on retrouve petit à petit une vie normale », témoigne-t-il, précisant que des secteurs restent toutefois en souffrance. Mais « l’industrie, et notamment l’automobile, reprend un peu de vigueur, par conséquent tous les sous-traitants qui gravitent autour reprennent également de l’activité ».
Mais Olivier Navette n’a pas manqué de le souligner, le problème principal des entreprises, en cette rentrée, reste celui du recrutement. « Ce problème existait avant. Il s’est quelque peu effacé pendant la crise, mais aujourd’hui, il est revenu de manière très accentuée. Nous avons un vrai défaut d’attractivité de la région, qui véhicule certains clichés. L’industrie souffre également d’un déficit d’image. Elle a besoin de retrouver de la visibilité, de montrer qu’elle est créatrice d’emplois durables. Il faut vraiment faire passer le message aux jeunes générations », poursuit Olivier Navette.