Lorsque le bureau de poste situé dans le quartier du Plateau de Viry-Châtillon, en Essonne, a fermé il y a quelques années, « les gens l'ont pris comme une désertion », raconte à l'AFP le maire Jean-Marie Vilain (UDI). Un an et demi après, c'est l'agence bancaire de ce quartier classé prioritaire par la politique de la ville qui disparait, le groupe préférant en ouvrir une au centre-ville, où d'autres enseignes sont déjà présentes, privant ainsi ce quartier de tout moyen de retirer de l'argent liquide.
Viry-Châtillon paye pour mettre à disposition l'un deses distributeurs de billets
Si le distributeur le plus proche n'est pas très éloigné à vol d'oiseau, il faut toutefois traverser l'autoroute, signale le maire. Après avoir sollicité plusieurs banques sans succès, l’édile a fait appel à la société suédoise Loomis pour mettre à disposition, contre rémunération de la commune, l'un de ses distributeurs de billets, qui devrait être opérationnel d'ici à la fin de l'année et pourrait être utilisé par 8 000 personnes. Coût de l'opération pour la municipalité : plus de 70 000 euros pour les travaux d'installation, l'automate nécessitant la construction d'un local technique, et 1 600 euros par mois pour les frais d'entretien et de gestion de la machine, un tarif qui peut diminuer avec l'augmentation du nombre de retraits. Par chance, la commune a pu bénéficier d'une subvention de la métropole du Grand Paris équivalant à 50 % de la facture.
Les distributeurs de billets indépendants en croissance
Les DAB indépendants "ont affiché une forte dynamique de croissance en 2021", soulignait la Banque de France dans un rapport en juillet. En parallèle, le nombre total de distributeurs, tous types confondus, a baissé de près d'un millier sur la même période, passant de 48 831 à 47 853, un recul de 2 % et même de près de 10 % par rapport à 2018. Sollicitée par l'AFP, la Fédération bancaire française précise cependant que 200 DAB ont ouvert dans des communes de moins de 500 habitants en 2021 et que la France compte près du tiers des agences bancaires de la zone euro.
« Le besoin de distributeur existe encore, en dépit du (paiement) sans contact », devenu le mode de règlement privilégié des Français depuis la crise sanitaire, et pas seulement dans les zones rurales, défend M. Vilain. Surtout pour des populations vulnérables qui surveillent de près leurs dépenses. Au-delà des zones rurales, les villes en périphérie des grandes villes plébiscitent cet outil. Selon Brink’s France, les utilisateurs font en général leurs courses autour du DAB, ce qui profite aux commerçants.