Au sein de ces deux établissements de la protection judiciaire de la jeunesse, les jeunes confrontés à la Justice sont rescolarisés. Ils apprennent à « devenir citoyens et à trouver leur voie professionnelle », selon les mots du ministère. « Non seulement au ministère on croit dans les CEF, mais on veut aussi les développer. Les résultats en matière de récidive sont extrêmement bons. Le CEF permet d'éviter la case prison », a expliqué Éric Dupond-Moretti.
Le déplacement des deux ministres a aussi été l'occasion d'échanger avec les professionnels sur la mise en œuvre du code de la justice pénale des mineurs. « C'est une réforme dont je suis particulièrement fier. Son mérite : aller vite et aller loin. Elle va raccourcir considérablement les délais pour juger les mineurs. Elle entrera en vigueur le 30 septembre. J'ai hâte ! J'ai la certitude que ça va changer les choses en matière de délinquance des mineurs », s'est réjoui le Garde des Sceaux. Actuellement, il faut 18 mois en moyenne pour qu'une jeune soit jugé.
Avec la réforme, délais seront raccourcis grâce à un jugement en deux temps. Cette césure pénale permettra de rendre un jugement sur la culpabilité du mineur en trois mois maximum. Les victimes pourront commencer à être indemnisées dès cette première phase. Selon le ministère de la Justice, l'efficacité du travail éducatif en sera renforcée, avec un mineur qui aura pris conscience de la portée de l'acte commis.
S'il est déclaré coupable, le mineur sera suivi par un éducateur, sous le contrôle du juge, pendant 6 à 9 mois de mise à l'épreuve éducative. Il sera pris en charge à l'aide d'une mesure éducative unique - incluant des modules réparation, insertion, santé et placement - qui pourra au besoin être prolongée jusqu'à ses 21 ans.
Le jugement sur la sanction sera prononcé à l'issue de la mise à l'épreuve éducative et en 12 mois maximum. Le juge prendra en compte les faits commis, mais également les progrès accomplis par le jeune et pourra prononcer des peines à vocation éducative (stages, travaux d'intérêt général). « S'agissant des mineurs, la sanction sans éducation n'est qu'une machine à récidive », a assuré Éric Dupond-Moretti.