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Avec sa solution de partage des bornes de recharge, Wattpark veut démocratiser la mobilité électrique

Cette start-up basée à Saclas propose à tout un chacun de participer à la transition écologique, grâce à une plateforme de bornes de recharge. Sa solution a été repérée par la préfecture de la Région, qui en équipe actuellement ses sites.
Bertrand et Marc Lepage
© DR - Bertrand et Marc Lepage

Économie Publié le ,

Un véritable Airbnb de la recharge électrique made in France. Basée dans sud-Essonne, la start-up Wattpark ambitionne de démocratiser la mobilité électrique, dans le contexte de lutte contre le changement climatique. Pour ce faire, elle propose l’installation de bornes de recharge chez les particuliers et les lieux publics dits stratégiques (hôtels, commerçants, etc.). Le tout est couplé à une plateforme de partage via une application mobile. Les clients disposent ainsi d’un « équipement tout-en-un » pour monétiser l’accès à leur borne et à leur place de parking. Le soft développé par Bertrand Lepage, CEO de Wattpark, permet de localiser et de réserver les places du réseau de son entreprise. Dès l'arrivée du véhicule, même en zone blanche ou dans un parking, la borne fonctionne. Autre avantage, il n’y a pas besoin de carte de recharge. C’est le smartphone qui devient la clé d’accès via la technologie Bluetooth. De quoi permettre une multiplication des bornes de recharge et limiter le stress lié à la planification des déplacements des conducteurs de véhicules électriques.

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Une start-up Saclasienne

La société a été initialement imaginée par Marc Lepage, le père de Bertrand Lepage, à Saclas. « A l’oral, nous devons préciser qu’il ne s’agit pas de Saclay, comme les gens pourrait le penser. Mais on s’en amuse un peu, comme un clin d’œil », plaisante Bertrand Lepage. L’idée était au départ de développer un écosystème de mobilité électrique software et hardware qui soit accessible dans les zones blanches (sans réseau mobile ou avec un réseau fluctuant). « C’est le cas de nos zones limitrophes de l’Île-de-France. Nous avons vraiment des problèmes pour passer des appels, donc forcément cela devient compliqué pour accéder aux bornes sur place », explique le CEO de Wattpark.

Après quelques années de développement aboutissant au brevetage de la technologie, un prototype a finalement pu être installé pour démarrer une phase de test. « Mais c’est à cette période que la crise Covid-19 a éclaté. Elle a eu deux impacts, d’abord en termes d’annonces gouvernementales sur le “monde d’après“, qui se voulait plus responsable, collaboratif, citoyen, et recentré sur les territoires. Cette période a aussi été une véritable amorce pour le passage à l’électrique », détaille Bertrand Lepage. La start-up a alors décidé de commencer à commercialiser sa solution. « Nous avons alors été inondés de demandes. Cette révolution de la mobilité, ce besoin en écosystème de recharge est énorme, non pas seulement en France ou dans la Région, mais partout en Europe et dans le monde. C’est une bascule qui se réalise en même temps dans le monde entier », poursuit le startupper, qui explique avoir lancé une production à très petite échelle dans un premier temps.

Lancer une start-up dans ce contexte de crise sanitaire restant compliqué, Wattpark a pu compter sur le soutien « très fort » de l’Île-de-France. « La Région a toujours été derrière nous. Nous sommes très reconnaissants vis-à-vis de Mme Valérie Pécresse, qui nous a beaucoup aidé. Cela n’a pas toujours été simple durant la crise Covid. Nous avons vraiment voulu jouer la carte francilienne sur la technologie et la production locale. C’est dans ce cadre que les premiers déploiements de la solution ont été réalisés », relate Bertrand Lepage.

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La préfecture de Région à l’avant-garde

La participation au salon Viva Tech 2021 a fait l’effet une véritable rampe de lancement pour Wattpark, qui a rencontré, à cette occasion, plusieurs ministres, mais aussi la préfecture d’Île-de-France, qui cherchait une solution pour faciliter le renouvellement et le « verdissement » de son parc automobile régional. « Nous sommes en train d’installer notre solution dans plusieurs préfectures ou centres administratifs. La première réalisation a été faite au siège de la préfecture de la région, un bâtiment iconique par son architecture, dans le 15e arrondissement de Paris. Le design particulier de nos bornes s’y prête particulièrement bien », se réjouit Bertrand Lepage, qui dispose désormais d’un cas d’usage applicable à d’autres centres administratifs régionaux ou nationaux. « Cette marque de confiance est l’occasion montrer qu’il n’est pas juste important de financer une solution, mais aussi de l’accompagner, de montrer qu’elle fonctionne, qu’elle résout des problèmes concrets, et qu’elle permet, plus largement, d’avoir un impact positif sur l’environnement et la décarbonation des transports », poursuit le directeur général. Pour l’heure, une vingtaine de bornes est en cours d’installation, et il en existe d’ores et déjà à Paris, Versailles, Evry, Melun, ou encore Vaux-Le-Pénil (Seine-et-Marne).

Un développement boosté

Actuellement situé à Saclas, dans le même bâtiment que les bureaux de Wattpark, l’atelier de production actuel est limité par sa surface. « Nous avons été contraints de trouver un endroit beaucoup plus grand pour répondre à la demande dont j’ai parlé », confie Bertrand Lepage. N’ayant pas trouvé chaussure à son pied en Île-de-France dans le timing souhaité, c’est dans le Maine-et-Loire que la start-up a décidé d’ouvrir une usine. L’occasion de multiplier par cent la cadence de production. « Mais nous garderons un pied à terre, ici, à Saclas, pour continuer nos opérations », tient à préciser l’entrepreneur. « Nous sommes fiers de proposer une technologie 100 % française. Nous faisons travailler des sous-traitants franciliens, d’autres sont issus du Loiret limitrophe, d’autres viennent de régions plus éloignées ».

Le basculement sur ce nouveau site se fera du mois de mai à l’automne prochain. De quoi permettre de densifier le maillage en bornes estampillées Wattpark. « Notre objectif est d’aller plus loin sur le déploiement, assez rapidement, pour pouvoir atteindre une taille critique et faire en sorte qu’un conducteur puisse réaliser tous ses déplacements chez Wattpark », souligne Bertrand Lepage.

En agrégeant tous les écosystèmes mis en place par la start-up, éventuellements en marque blanche, Wattpark pourra en effet constituer un « réseau de réseaux » puissant. Même s’il faut préciser que les propriétaires des places équipées par Wattpark peuvent choisir à qui ils en autorisent l’accès. Il peut s’agir du cercle familial, des habitants de sa commune, ou de tout un chacun.

De la start-up à la licorne

A partir de 2023, c’est un « énorme challenge » qui attend la Wattpark : Bertrand Lepage envisage d’ouvrir de nouveaux marchés en Europe, voire au Moyen-Orient. Et ce, toujours en gardant les valeurs fondatrices de la start-up essonnienne de proximité et de développement durable. Et le jeune CEO ne cache pas ses ambitions pour le futur de Wattpark : passer de la start-up industrielle à la licorne industrielle. La start-up a déjà levé 1,5 million d’euros en novembre dernier, auprès du réseau Badge (Business angels des Grandes écoles), Seed for good, Double Cap et Wiseed.

Cette solution innovante est quoi qu’il en soit promise à un bel avenir en France. Il faut rappeler que les neuf premiers mois de 2021, l’hexagones a immatriculé 101 793 véhicules hybrides rechargeables et 106 031 modèles électriques.

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