La Métropole va recenser les arbres, qu'ils soient dans le domaine public ou dans des parcelles privées, grâce à un outil de télédétection qui permet de rendre compte de la superficie de la couverture végétale, et, couplée à un modèle numérique de terrain, de rendre compte de la hauteur des végétaux, généralement présentée et exploitée selon trois classes de hauteurs : herbacée, arbustive, arborée. L'Apur a exploité les données de télédétection pour réaliser une première estimation des arbres dans la Métropole du Grand Paris. Le fait de recenser les arbres permet d'améliorer la gestion du patrimoine végétal par les services gestionnaires des collectivités. Ils offrent également la possibilité d'orienter les politiques publiques en matière de plantation d'arbres. Au regard de ces éléments, une collectivité peut planifier l'évolution de son patrimoine arboré et définir ses objectifs, décider de protéger certains arbres des abattages et modifier ses politiques d'élagage en prenant davantage en compte les services écologiques rendus, prescriptions qui figurent parfois dans certains documents réglementaires tels les PLU.
La télédétection de la végétation est basée sur les images aériennes et permet un recensement le plus exhaustif possible de la couverture végétale d'un territoire. Les 814 km2 de la métropole ont ainsi été recensés. La couverture végétale représente 338 km2 dans lesquels 3,6 millions d'arbres de plus de 3 m de haut sont présents.
Les collectivités qui ont mis en place le suivi informatique et géographique des arbres n'ont généralement pu le faire que sur le parc qu'elles gèrent elles-mêmes. Cela ne permet pas un recensement précis de la végétation. Afin de combler ce manque, l'Apur a mis en place cet outil de télédétection. Cet outil propose une localisation approximative qui peut être employée comme pré diagnostic ; cette première approche sera idéalement complétée par des relevés et inventaires in situ. Il faut également noter que cet outil a tendance à sous-estimer le nombre d'arbres, notamment dans les situations où la densité arborée est forte et/ou quand les cimes des arbres sont peu marquées, ce qui est le cas dans les bois et forêts, ou quand la taille des arbres est importante.
Bien que cette méthode permette un recensement assez précis, elle comporte cependant certaines limites : pour les espaces forestiers denses ou les massifs de type Miyawaki, avec très peu de variations de hauteurs entre les arbres, la superposition des strates végétales (régénération naturelle, taillis sous futaie, etc.) rend difficile la détection des arbres de moyens ou petits développements, masqués sous la cime des grands arbres. Dans ce cas, l'algorithme de détection ignore une part des arbres constituant ces boisements. La forme des arbres peut également perturber l'identification, notamment quand la taille porte atteinte à la cime. C'est par exemple le cas des pratiques de taille dites “en plateau”. Dès lors, l'absence de maximum au sein de la canopée rend aléatoire la détection automatique et l'algorithme positionne alors les points d'arbres sans rapport direct avec le nombre et la localisation des pieds.