En soirée, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire est venu apporter « un petit coup de pouce » à la ministre macroniste, lors d'une réunion publique avec une centaine de personnes debout. « Il y a de la détermination, aucune panique », assure-t-il, pilonnant Jean-Luc Mélenchon en appelant les abstentionnistes à se « remuer ».
Son collègue du Budget Gabriel Attal devrait aussi prêter main forte à Amélie de Montchalin vendredi. Car la partie s'annonce très compliquée : la ministre de la Transition écologique a terminé le premier tour avec 31,46 % contre 38,31 % pour Jérôme Guedj, un retard de 2 815 voix. « C'est difficile mais pas du tout mort », veut croire une source LREM. Il faudra faire le plein du report des voix LR (5,96 %) et remobiliser.
En cas de défaite, Amélie de Montchalin devra quitter le gouvernement. Après le conseil des ministres « où on a parlé canicule », elle est repartie en campagne dans les rues cossues de Palaiseau, où l'accueil est fluctuant.
Une retraitée qui semble acquise à sa cause ira « bien sûr » voter et a averti ses enfants : « si vous ne votez pas, pas de déjeuner ». Un réparateur de vitres de voitures prévient : le tract de la ministre « j'en ferai un avion en papier pour les petits, j'ai le choix entre rien et rien ».
Elle insiste sur le réalisme économique, les baisses d'impôts, le développement des « voitures électriques » pour l'écologie. La diplômée de HEC tente de calmer un ancien ingénieur furieux de la fermeture de la centrale de Fessenheim. Emmanuel Macron a promis six réacteurs EPR, rappelle-t-elle.
Doit-elle décoller son étiquette de « techno » ? « Si techno veut dire une femme précise qui travaille ses dossiers, peut-être avec moins d'esbroufe, d'esclandres et d'outrances, j'assume totalement », répond la ministre, qui fêtera ses 37 ans dimanche, jour du second tour...
En 2017, cette marcheuse issue de la droite avait largement gagné la circonscription contre l'UDI, tandis que M. Guedj terminait troisième. « L'ambiance n'est pas la même. Il y a la guerre en Ukraine, deux ans de Covid, l'inflation. Les gens sont fatigués, il y a un désir d'ordre et de stabilité », estime-t-elle entre deux tractages, en assumant sa récente sortie sur « les anarchistes d'extrême gauche » de l'alliance Nupes.